Bulletin of Sri Aurobindo International
Centre of Education
Bulletin du Centre International d' Éducation Sri Aurobindo
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Contents : |
Table des Matières: |
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The Yoga of Self-Perfection The Elements of Perfection — Sri Aurobindo |
Le Yoga de la Perfection de Soi Les Éléments de la Perfection — Sri Aurobindo |
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The Tale of Satyavan and Savitri (Translation) —The Mother |
L'Histoire de Satyavan et de Savitri (Original) — La Mère |
The Synthesis of Yoga
MESSAGE À ALL INDIA RADIO
Le 15 AOÛT 1971
C'est aujourd'hui que commence l'année du centenaire de Sri Aurobindo. Quoiqu'il ait quitté son corps, il est toujours parmi nous, vivant et agissant.
Sri Aurobindo appartient à l'avenir ; il est le messager de l'avenir et nous montre toujours le chemin pour hâter la réalisation d'un glorieux avenir façonné par la Volonté Divine.
Tous ceux qui veulent collaborer au progrès de l'humanité et au vrai destin de l'Inde doivent s'unir dans une clairvoyante aspiration et un travail éclairé.
LA MÈRE
MESSAGE TO ALL INDIA RADIO
15th AUGUST 1971
Today is the first day of Sri Aurobindo's centenary year. Though he has left his body he is still with us, alive and active.
Sri Aurobindo belongs to the future ; he is the messenger of the future. He still shows us the way to follow in order to hasten the realisation of a glorious future fashioned by the Divine Will.
All those who want to collaborate for the progress of humanity and for India's luminous destiny must unite in a clairvoyant aspiration and in an illumined work.
THE MOTHER
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"All Life is Yoga"
Part IV
THE YOGA OF SELF-PERFECTION
C
THE ELEMENTS OF PERFECTION
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"Toute la Vie est un Yoga"
Livre IV
LE YOGA DE LA PERFECTION DE SOI
CHAPITRE X
LES ÉLÉMENTS DE LA PERFECTION
QUAND le moi est purifié de l'action confuse et fausse de la Nature et de ses instruments, libre en son être, en sa conscience, en son pouvoir et sa béatitude existants en soi, et que la Nature elle-même est libérée de l'embrouillement de l'action inférieure des gouna et des dualités en lutte, et établie en la haute vérité du calme divin et de l'action divine, alors la perfection spirituelle devient possible. Une perfection de soi spirituelle ne peut signifier qu'une union avec la nature de l'être divin, et, par suite, le but, l'effort et la méthode de notre recherche de la perfection dépendront de notre conception de l'être divin. Pour le mâyâvâdin, la suprême vérité, ou plutôt la seule vérité réelle de l'être, est l'Absolu impassible, impersonnel, conscient de soi, et, par suite, croître en un calme impassible, en une impersonnalité et une pure conscience de l'esprit, est sa conception de la perfection, et le rejet de l'existence cosmique et individuelle, l'établissement en la connaissance de soi silencieuse, est sa voie. Pour le bouddhiste, la vérité suprême est une négation de l'être, et, par suite, la reconnaissance de l'impermanence et de la douleur d'être, de la nullité désastreuse du désir, et la dissolution de l'égoïsme et des associations qui soutiennent l'Idée et les successions du Karma, sont la voie parfaite. D'autres conceptions du Très-Haut sont moins négatives, chacune selon son idée conduit à quelque ressemblance du Divin, sâdrishya, et chacune trouve son chemin, tels l'amour et l'adoration du Bhakta qui conduisent à la ressemblance du Divin par amour. Mais pour le yoga intégral, la perfection signifie un esprit divin et une nature divine qui |
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action in the world; it will mean also in its entirety a divinising of the
whole nature, a rejection of all its wrong knots of being and action, but no
rejection of any part of our being or of any field o our action. The approach to perfection must be therefore a large and complex movement and
its results and workings will have an infinite and varied scope. We must
fix in order to find a clue and method on certain essential and fundamental
elements and requisites of perfection, siddhi; for if these are secured, all
the rest will be found to be only their natural development or particular
working. We may cast these elements into six divisions, interdependent
on each other to a great extent but still in a certain way naturally successive
in their order of attainment. The movement will start from a basic equality
of the soul and mount to an ideal action of the Divine through our perfected being in the largeness of the Brahmic unity.
The first necessity is some fundamental poise of the soul both in its
essential and its natural being regarding and meeting the things, impacts
and workings of Nature. This poise we shall arrive at by growing into a
perfect equality, samatā. The self, spirit or Brahman is one in all and therefore one to all, it is, as is said in the Gita which has developed fully this
idea of equality and indicated its experience on at least one side of equality,
the equal Brahman, samam Brahma, the Gita even goes so far in one passage as to identify equality and yoga, samatvam yoga ucyate. That is to
say, equality is the sign of unity with the Brahman, of becoming Brahman,
of growing into an undisturbed spiritual poise of being in the Infinite.
Its importance can hardly be exaggerated; for it is the sign of our having
passed beyond the egoistic determinations of our nature, of our having
conquered our enslaved response to the dualities, of our having transcended the shifting turmoil of the Gunas, of our having entered into the
calm and peace of liberation. Equality is a term of consciousness which
brings into the whole of our being and nature the eternal tranquillity of the
Infinite. Moreover, it is the condition of a securely and perfectly divine
action; the security and largeness of the cosmic action of the Infinite is
based upon and never breaks down or forfeits its eternal tranquillity.
That too must be the character of the perfect spiritual action; to be equal
and one to all things in spirit, understanding, mind, heart and natural
consciousness, — even in the most physical consciousness, — and to make
all their workings, whatever their outward adaptation to the thing to be |
laissent place à une relation divine et à une action divine dans le monde;
elle signifie aussi, en son entier, une divinisation de toute la nature, un
rejet de tous les faux nœuds de l'être et de l'action, et cependant nul
rejet d'aucune partie de notre être ni d'aucune sphère de notre action.
Ainsi, l'approche de la perfection doit suivre un large mouvement complexe, et ses résultats, sa méthode, auront un champ d'action varié et
infini. Pour trouver le fil et la méthode, il nous faut déterminer certains
éléments essentiels et fondamentaux nécessaires à la perfection, siddhi;
car, ceux-ci acquis, nous nous apercevrons que tout le reste est seulement leur développement naturel ou leur fonctionnement particulier.
Nous pouvons classer ces éléments en six catégories, interdépendantes
l'une de l'autre dans une grande mesure, mais, pourtant, d'une certaine
manière, naturellement successives dans leur ordre de réalisation. Le
mouvement partira d'une base d'égalité d'âme et s'élèvera à l'action
idéale du Divin en notre être perfectionné, dans l'ampleur de l'unité
brâhmique.
La première nécessité est un certain équilibre fondamental de l'âme,
non seulement en son être essentiel mais dans son être naturel quand elle
regarde et affronte les choses, les contacts et les activités de la Nature.
Cet équilibre, nous l'obtiendrons en cultivant une parfaite égalité, samatâ.
Le moi, l'esprit ou Brahman, est un en tout, et par conséquent un pour
tout ; c'est le Brahman égal, samam brahma, comme il est dit dans la Guîtâ
qui a pleinement exposé la notion d'égalité et indiqué son expérience d'un
aspect au moins de l'égalité ; la Guîtâ va même, dans un passage, jusqu'à
identifier l'égalité et le yoga, samatvam yoga ouchyaté. C'est-à-dire que
l'égalité est le signe de l'unité avec le Brahman, que l'on est devenu le
Brahman, que l'on a atteint à l'équilibre spirituel indestructible de l'être
dans l'Infini. Son importance ne saurait guère être exagérée, car c'est le
signe que nous avons dépassé les déterminations égoïstes de notre nature,
que nous avons conquis l'esclavage de nos réactions vis-à-vis des dualités,
que nous avons transcendé le tourbillon instable des gouna et que nous
sommes entrés dans le calme et la paix de la libération. L'égalité est un
état de conscience qui apporte à tout notre être et à toute notre nature, la
tranquillité éternelle de l'Infini. En outre, elle est la condition d'une
action sûre et parfaitement divine; la sécurité et la largeur de l'action
cosmique de l'Infini se fondent sur une tranquillité éternelle jamais rompue
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done, always and imminuably full of the divine equality and calm must
be its inmost principle. That may be said to be the passive or basic, the
fundamental and receptive side of equality, but there is also an active and
possessive side, an equal bliss which can only come when the peace of
equality is founded and which is the beatific flower of its fullness.
The next necessity of perfection is to raise all the active parts of the
human nature to that highest condition and working pitch of their power
and capacity, sakti, at which they become capable of being divinised into
true instruments of the free, perfect, spiritual and divine action. For
practical purposes we may take the understanding, the heart, the Prana
and the body as the four members of our nature which have thus to be
prepared, and we have to find the constituent terms of their perfection.
Also there is-the dynamical force in us (vīrya) of the temperament, character and soul nature,
svabhāva, which makes the power of our members
effective in action and gives them their type and direction; this has to be
freed from its limitations, enlarged, rounded so that the whole manhood in
us may become the basis of a divine manhood, when the Purusha, the real
Man in us, the divine Soul, shall act fully in this human instrument and
shine fully through this human vessel. To divinise the perfected nature
we have to call in the divine Power or Shakti to replace our limited human
energy so that this may be shaped into the image of and filled with the force
of a greater infinite energy, daivī prakrti, bhāgavatī śakti. This perfection
will grow in the measure in which we can surrender ourselves, first, to the
guidance and then to the direct action of that Power and of the Master of
our being and our works to whom it belongs, and for this purpose faith is
the essential, faith is the great motor-power of our being in our aspirations
to perfection, — here, a faith in God and the Shakti which shall begin in
the heart and understanding, but shall take possession of all our nature, all
its consciousness, all its dynamic motive-force. These four things are the
essentials of this second element of perfection, the full powers of the members of the instrumental nature, the perfected dynamis of the soul nature,
the assumption of them into the action of the divine Power, and a perfect
faith in all our members to call and support that assumption, sakti, vīrya,
daivī prakrti, śraddhā.
But so long as this development takes place only on the highest level
of our normal nature, we may have a reflected and limited image of perfection
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ni démentie. Tel doit être aussi le caractère de l'action spirituelle
parfaite ; être égal et identique vis-à-vis de toutes choses, en esprit, en
compréhension, dans le mental, dans le cœur et la conscience naturelle —
même dans la conscience la plus physique — et arriver à ce que tous ces
fonctionnements, quelle que soit leur adaptation extérieure au travail à
faire, soient toujours et immuablement pleins de l'égalité et du calme
divins, tel doit être le principe profond de l'action spirituelle. On peut
dire que ceci constitue le côté passif ou basai, le côté fondamental et
réceptif de l'égalité, mais il est aussi un côté actif et possessif, une béatitude égale qui ne peut venir que quand la paix de l'égalité est établie,
et c'est la fleur béatifique de sa plénitude.
La deuxième nécessité de la perfection est d'élever toutes les parties
actives de la nature humaine à cette suprême condition et au fonctionnement le plus haut de leur pouvoir et de leur capacité, shakti, où elles deviennent capables d'être divinisées et de servir de vrais instruments de
l'action divine et spirituelle, libre, parfaite. A toutes fins pratiques, nous
pouvons considérer la compréhension, le cœur, le prâna et le corps comme
les quatre membres de notre nature qui doivent être ainsi préparés, et
nous devons trouver les conditions constitutives de leur perfection. Il
existe également, en nous, la force dynamique (vîrya) du tempérament,
du caractère et de la nature de l'âme, svabhâva, qui permet de réaliser en
actes le pouvoir de nos membres et leur donne leur type et leur orientation ; cette force doit être libérée de ses limitations, élargie, arrondie afin
que toute la nature humaine en nous puisse devenir la base d'une humanité divine et que le Pourousha, l'Homme réel en nous, l'Âme divine,
puisse agir pleinement dans cet instrument humain et pleinement briller
à travers ce réceptacle humain. Pour diviniser notre nature devenue parfaite, nous devons faire appel à la Puissance divine ou Shakti afin qu'elle
prenne la place de notre énergie humaine limitée, qu'elle nous façonne à
l'image d'une énergie infinie et nous emplisse de sa force plus grande,
daïvî prakriti, bhâgavatî shakti. Cette perfection croîtra à mesure que
nous pourrons nous soumettre, d'abord à la direction, puis à l'action directe de cette Puissance et du Maître de notre être et de nos œuvres auquel
elle appartient, et pour ce faire, la foi est essentielle ; la foi est la grande
puissance motrice de notre être dans nos aspirations à la perfection —
dans ce cas, une foi en Dieu et en la Shakti, qui commencera dans le |
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translated into the lower terms of the soul in mind, life and body, but
not the possession of the divine perfection in the highest terms possible
to us of the divine Idea and its Power. That is to be found beyond these
lower principles in the supramental gnosis; therefore the next step of perfection will be the evolution of the mental into the gnostic being. This
evolution is effected by a breaking beyond the mental limitation, a stride
upward into the next higher plane or region of our being hidden from us
at present by the shining lid of the mental reflections and a conversion of
all that we are into the terms of this greater consciousness. In the gnosis
itself, vijñāna, there are several gradations which open at their highest
into the full and infinite Ananda. The gnosis once effectively called into
action will progressively take up all the terms of intelligence, will,
sense-mind, heart, the vital and sensational being and translate them by a luminous and harmonising conversion into a unity of the truth, power and delight of a divine existence. It will lift into that light and force and convert
into their own highest sense our whole intellectual, volitional, dynamic,
ethical, aesthetic, sensational, vital and physical being. It has the power
also of overcoming physical limitations and developing a more perfect
and divinely instrumental body. Its light opens up the fields of the superconscient and darts its rays and pours its luminous flood into the subconscient and enlightens its obscure hints and withheld secrets. It admits us
to a greater light of the Infinite than is reflected in the paler luminosity
even of the highest mentality. While it perfects the individual soul and
nature in the sense of a diviner existence and makes a full harmony of the
diversities of our being, it founds all its action upon the Unity from which
it proceeds and takes up everything into that Unity. Personality and impersonality, the two eternal aspects of existence, are made one by its action
in the spiritual being and Nature body of the Purushottama.
The gnostic perfection, spiritual in its nature, is to be accomplished
here in the body and takes life in the physical world as one of its fields,
even though the gnosis opens to us possession of planes and worlds beyond
the material universe. The physical body is therefore a basis of action,
pratisthā, which cannot be despised, neglected or excluded from the
spiritual evolution: a perfection of the body as the outer instrument of a
complete divine living on earth will be necessarily a part of the gnostic
conversion. The change will be effected by bringing in the law of the gnostic |
cœur et la compréhension mais devra prendre possession de toute notre
nature, toute sa conscience, toute sa force motrice dynamique. Les quatre
parties essentielles de ce deuxième élément de la perfection sont donc :
les pleins pouvoirs des membres de notre nature instrumentale, le dynamisme perfectionné de la nature de l'âme, leur prise en charge par l'action
de la Puissance divine, et, dans tous nos membres, une foi parfaite qui
appelle et soutienne cette prise en charge, shakti, vîrya, daïvî prakriti,
shraddhâ.
Mais tant que ce développement se situe seulement sur le plan le plus
haut de notre nature normale, nous pouvons parvenir à quelque image
réfléchie et limitée de la perfection, traduite dans les conditions inférieures de l'âme dans le mental, dans la vie et dans le corps, mais non à la
possession de la perfection divine dans les plus hautes conditions accessibles de l'Idée divine et de sa Puissance. Ceci n'est possible qu'en passant au-delà de ces principes inférieurs, dans la gnose supramentale; ainsi,
le prochain pas de la perfection sera le passage du mental à l'être gnostique. Ce passage s'opère par une trouée dans la limitation mentale, une
enjambée en hauteur dans le plan suivant ou la région supérieure suivante
de notre être, qui nous est cachée maintenant par la chape brillante des
réflexions mentales, puis en convertissant tout ce que nous sommes aux
conditions de cette conscience plus grande. Dans la gnose elle-même,
vijnâna, se trouvent plusieurs degrés qui, à leur sommet, débouchent sur
l'Ânanda total et infini. Dès que la gnose entre effectivement en action,
elle prend progressivement en charge toutes les opérations de l'intelligence, de la volonté, du mental des sens, du cœur, de l'être vital et sensoriel, et, par une conversion lumineuse et harmonieuse, les métamorphose
en l'unité de la vérité, en la puissance et la félicité d'une existence divine.
Elle élèvera tout notre être intellectuel, volitif, dynamique, éthique,
esthétique, sensoriel, vital et physique à cette lumière et à cette force et les
convertira à leur propre sens le plus haut. Elle a aussi le pouvoir de surmonter les limitations physiques et de façonner un corps plus parfait, un
instrument plus divin. Sa lumière nous ouvre les étendues du supraconscient, perce le subconscient de ses rayons, l'inonde de son torrent
lumineux et illumine ses insinuations obscures et ses secrets dissimulés.
Elle nous fait entrer dans une lumière de l'Infini plus grande que celle
reflétée par la pâle luminosité de la mentalité, même la plus haute. Mais en |
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Purusha, vijñānamaya purusa, and of that into which it opens, the
Anandamaya, into the physical consciousness and its members. Pushed
to its highest conclusion this movement brings in a spiritualising and
illumination of the whole physical consciousness and a divinising of the
law of the body. For behind the gross physical sheath of this materially
visible and sensible frame there is subliminally supporting it and discoverable by a finer subtle consciousness a subtle body of the mental
being and a spiritual or causal body of the gnostic and bliss soul in which
all the perfection of a spiritual embodiment is to be found, a yet unmanifested divine law of the body. Most of the physical Siddhis acquired by
certain Yogins are brought about by some opening up of the law of the
subtle or a calling down of something of the law of the spiritual body.
The ordinary method is the opening up of the Chakras by the physical
processes of Hathayoga (of which something is also included in the Rajayoga) or by the methods of the Tantric discipline. But while these may
be optionally used at certain stages by the integral Yoga, they are not indispensable , for here the reliance is on the power of the higher being to
change the lower existence, a working is chosen mainly from above downward and not the opposite way, and therefore the development of the superior power of the gnosis will be awaited as the instrumentative change
in this part of the Yoga.
There will remain, because it will then only be entirely possible, the
perfect action and enjoyment of being on the gnostic basis. The Purusha
enters into cosmic manifestation for the variations of his infinite existence,
for knowledge, action and enjoyment, the gnosis brings the fullness of
spiritual knowledge and it will found on that the divine action and cast
the enjoyment of world and being into the law of the truth, the freedom
and the perfection of the spirit. But neither action nor enjoyment will
be the lower action of the Gunas and consequent egoistic enjoyment mostly of the satisfaction of Rajasic desire which is our present way of living.
Whatever desire will remain, if that name be given, will be the divine
desire, the will to delight of the Purusha enjoying in his freedom and perfection the action of the perfected Prakriti and all her members. The
Prakriti will take up the whole nature into the law of her higher divine
truth and act in that law offering up the universal enjoyment of her action
and being to the Anandamaya Ishwara, the Lord of existence and works |
même temps qu'elle perfectionne notre âme et notre nature individuelles,
c'est-à-dire leur donne une existence plus divine, et qu'elle harmonise
complètement les diversités de notre être, elle fonde toute son action sur
l'Unité d'où elle procède et rassemble toute chose en cette Unité. Par
son action, la personnalité et l'impersonnalité, ces deux aspects éternels
de l'existence, ne font plus qu'un en l'être spirituel et en le corps de la
Nature du Pouroushôttama.
La perfection gnostique, d'essence spirituelle, doit s'accomplir
ici-bas dans le corps et elle prend la vie dans le monde physique comme
l'un de ses domaines, bien que la gnose nous ouvre aussi la possession de
plans et de mondes au-delà de l'univers matériel. Le corps physique est
donc une base d'action, pratishthâ, qui ne doit pas être méprisée, négligée ni exclue de l'évolution spirituelle; la perfection du corps en tant
qu'instrument extérieur d'une existence divine complète sur la terre, fera
nécessairement partie de la conversion gnostique. Le changement s'effectuera en amenant la loi du Pourousha gnostique, vijnânamaya pourousha,
et de cela à quoi il ouvre les portes, l'ânandamaya, dans la conscience
physique et dans ses diverses parties. Poussé à sa suprême conclusion,
ce mouvement produit une spiritualisation et une illumination de toute
la conscience physique et une divinisation de la loi du corps. Car, derrière
l'enveloppe physique grossière de cette ossature matériellement visible
et sensible, existe un corps subtil qui la soutient subliminalement et qui est
découvrable par une conscience subtile plus fine : un corps subtil de l'être
mental et un corps spirituel ou corps causal de l'âme gnostique de béatitude, en lequel se trouve toute la perfection d'une incarnation spirituelle
et une loi divine du corps qui n'est pas encore manifestée. La plupart
des siddhi physiques acquises par certains yogi s'obtiennent par une ouverture de la loi du corps subtil ou par un appel qui fait descendre plus ou
moins la loi du corps spirituel. La méthode ordinaire est l'ouverture des
"chakra" par les procédés physiques du Hathayoga (également inclus
partiellement dans le Râdjayoga), ou par les méthodes de la discipline tântrique. Mais bien que l'on puisse employer ces méthodes, si l'on veut, à
certains stades du yoga intégral, elles ne sont pas indispensables ; car, ici,
on s'appuie sur le pouvoir de l'être supérieur pour changer l'existence
inférieure; la méthode est choisie d'en haut principalement et elle va
de haut en bas, et non l'inverse, et par conséquent, dans cette partie du |
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and Spirit of bliss, who presides over and governs her workings. The individual soul will be the channel of this action and offering, and it will enjoy at once its oneness with the Ishwara and its oneness with the Prakriti and will enjoy all relations with Infinite and finite, with God and the universe and beings in the universe in the highest terms of the union of the universal Purusha and Prakriti. All the gnostic evolution opens up into the divine principle of Ananda, which is the foundation of the fullness of spiritual being, consciousness and bliss of Sachchidananda or eternal Brahman. Possessed at first by reflection in the mental experience, it will be possessed afterwards with a greater fullness and directness in the massed and luminous consciousness, cidghana, which comes by the gnosis. The Siddha or perfected soul will live in union with the Purushottama in this Brahmic consciousness, he will be conscious in the Brahman that is the All, sarvam brahma, in the Brahman infinite in being and infinite in quality, anantam brahma, in Brahman as self-existent consciousness and universal knowledge, jñānam brahma, in Brahman as the self-existent bliss and its universal delight of being, ānandam brahma. He will experience all the universe as the manifestation of the One, all quality and action as the play of his universal and infinite energy, all knowledge and conscious experience as the outflowing of that consciousness, and all in the terms of that one Ananda. His physical being will be one with all material Nature, his vital being with the life of the universe, his mind with the cosmic mind, his spiritual knowledge and will with the divine knowledge and will both in itself and as it pours itself through these channels, his spirit with the one spirit in all beings. All the variety of cosmic existence will be changed to him in that unity and revealed in the secret of its spiritual significance. For in this spiritual bliss and being he will be one with That which is the origin and continent and inhabitant and spirit and constituting power of all existence. This will be the highest reach of self-perfection.
S |
yoga, on attendra le développement du pouvoir supérieur de la gnose pour
procéder au changement.
Reste alors — parce que, alors seulement, ce sera tout à fait possible —
l'action parfaite et la jouissance parfaite de l'existence sur une base
gnostique. Le Pourousha entre dans la manifestation cosmique pour les
variations de son existence infinie, pour connaître, agir et jouir, la gnose
apporte la plénitude de la connaissance spirituelle et elle fonde l'action
divine sur cette connaissance, elle forge la jouissance du monde et de l'être
selon la loi de la vérité, de la liberté et de la perfection de l'esprit. Mais ni
cette action ni cette jouissance ne viendront de l'action inférieure des
gouna et de la jouissance égoïste qui en découle, ni surtout de la satisfaction des désirs râdjasiques comme il en est dans notre manière présente
de vivre. Le seul désir qui restera, si l'on peut lui donner ce nom, est le
désir divin, la volonté de félicité du Pourousha qui, dans sa liberté et sa
perfection, jouit de l'action de la Prakriti devenue parfaite et de tous ses
éléments. La Prakriti élèvera la nature entière à la loi de sa vérité divine
la plus haute et agira selon cette loi en offrant la jouissance universelle de
son action et de son être à l'Ishwara Ânandamaya, le Seigneur de l'existence et des œuvres, l'Esprit de béatitude qui préside à ses œuvres et les
gouverne. L'âme individuelle sera le canal de cette action et de cette
offrande, et elle jouira, tout à la fois, de son unité avec l'Ishwara et de son
unité avec la Prakriti, elle jouira de toutes les relations avec l'Infini et le
fini, avec Dieu et l'univers et les êtres de l'univers, dans un état d'union
suprême du Pourousha universel et de la Prakriti universelle.
Toute l'évolution gnostique débouche sur le principe divin de
l'Ânanda, fondement de la plénitude de l'être, de la conscience et de la
béatitude spirituelle de Satchidânanda ou Brahman éternel. D'abord
possédé par réflexion dans l'expérience mentale, l'Ânanda est ensuite
possédé plus directement, avec une plénitude plus grande, dans cette
conscience massive et lumineuse, chidghana, qui vient avec la gnose. Le
siddha, ou âme parfaite, vivra en union avec le Pouroushôttama dans
cette conscience brâhmique, il sera conscient dans le Brahman qui est le
Tout, sarvam brahma, dans le Brahman infini en être et infini en qualité,
anantam brahma, dans le Brahman comme conscience existant en soi et
comme connaissance universelle, jnânam brahma, dans le Brahman comme
béatitude existant en soi et dans sa joie d'être universelle, ânandam brahma. |
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Il aura l'expérience de tout l'univers comme la manifestation de l'Un, de toute qualité et toute action comme le jeu de cette énergie infinie et universelle, de toute connaissance et toute expérience consciente comme la coulée de cette conscience, et de toute chose dans les conditions de cet unique Ânanda. Son être physique sera uni à toute la Nature matérielle, son être vital à la vie de l'Univers, son mental au mental cosmique, sa connaissance et sa volonté spirituelles à la connaissance et à la volonté divines telles qu'elles existent en soi et telles qu'elles se déversent à travers ces canaux, son esprit sera uni à l'esprit de tous les êtres. Toute la variété de l'existence cosmique se changera pour lui en cette unité et révélera le secret de sa signification spirituelle. Car, dans cette béatitude et cet être spirituels, il sera uni à Cela qui est l'origine, le contenant et l'habitant, l'esprit et le pouvoir constitutif de toute existence. Telle sera la suprême étendue de la perfection de soi. SRI AUROBINDO Top |
You write as if what is going on in Europe 1 were a war between the powers of the Light and the powers of Darkness — but that is no more so than during the Great War. It is a fight between two kinds of Ignorance. Our aim is to bring down a higher Truth, but that Truth must be able to live by its own strength and not depend upon the victory of one or other of the forces of the Ignorance. That is the reason why we are not to mix in political or social controversies and struggles , it would simply keep down our endeavour to a lower level and prevent the Truth from descending which is none of these things but has a quite different law and basis.17-2-1937 SRI AUROBINDO
1 This refers to the Spanish war, where Franco was backed by Hitler and Italy while Russia backed the Republican Government.
* **
Vous écrivez comme si ce qui se passait en Europe
17-2-1937 SRI AUROBINDO
1 Il s'agit de la guerre d'Espagne où, rappelons-le. Franco était soutenu par Hitler et l'Italie, et le Gouvernement républicain par la Russie. |
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THERE
is no need to give up entirely what you had in the past. Spiritual truths are not warring enemies — they are parts of a single
truth and complete each other. It is only the mind that turns them into
disparities and wants one to bar out another. That is the weakness of
making something in the past the standard by which you judge the present
— the mind takes advantage of its own limitations to declare that the two
are incompatible. But it is not so in reality — between two truths of the
Divine there is always a reconciliation when to the limiting mind they
seem opposites, as one is realised after the other, their unity appears, it
is not necessary to deny the past experience in order to go forward to the
new realisation.
This will before long become apparent to you if you do not allow the
mind to stand in the way of the heart's permanent opening. Let the doors
of the heart swing open freely — allow yourself to enter into the stream
without making any mental conditions before you plunge in, the stream
itself will carry you to your goal. (5-2-1937)
*
**
...a great change of world conditions impossible to achieve unless the
race is prepared to break hundreds of traditions and unsettle the great
majority of accomplished facts. (The Ideal of Human Unity, p. 188)
*
**
Your image of the Fishery is quite out of place. I fish for no one,
people are not hauled or called here, they come of themselves by the
psychic instinct. Especially I don't fish for big and famous or successful
men. Such fellows may be mentally or vitally big, but they are usually
quite contented with that kind of bigness and do not want spiritual things, |
IL
n'est pas nécessaire d'abandonner entièrement ce que vous avez appris dans le passé. Les vérités spirituelles ne sont pas des ennemies en guerre — elles font partie d'une unique vérité et se complètent
l'une l'autre. C'est seulement le mental qui fait des différences et veut
que l'une exclue l'autre. La faiblesse est de faire d'une chose passée le
critère pour juger du présent — le mental profite de ses limitations pour
déclarer que les deux sont incompatibles. Mais ce n'est pas comme cela
en réalité — entre deux vérités du Divin, il existe toujours une réconciliation, même quand elles semblent contraires au mental limité ; quand on
les réalise l'une après l'autre, leur unité apparaît, il n'est pas nécessaire
de nier l'expérience passée pour aller de l'avant vers la réalisation nouvelle.
Ceci vous apparaîtra bientôt évident si vous ne laissez pas votre
mental empêcher l'ouverture permanente du cœur. Laissez les portes du
cœur s'ouvrir librement — laissez-vous couler dans le fleuve sans poser
des conditions mentales avant de plonger ; le fleuve lui-même vous portera
à votre but. (5-2-1937) * **
Une grande transformation des conditions du monde... impossible
à réaliser si l'espèce humaine n'est pas prête à briser des centaines de
traditions et à bousculer la grande majorité des faits accomplis.
(L'Idéal de l'Unité Humaine, p. 226)
*
**
Votre image de la "pêcherie" est tout à fait hors de propos. Je ne
vais à la pêche de personne, les gens ne sont pas haies ni appelés ici, ils
viennent d'eux-mêmes, par instinct psychique. Et surtout je ne cherche
pas à pêcher de grands bonshommes ni des gens fameux et couronnés
de succès. Ces gaillards-là peuvent être mentalement ou vitalement |
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or, if they do, their bigness stands in their way rather than helps them. All these are ordinary ignorant ideas; the Spirit cares not a damn for fame, success or bigness in those who come to it. People have a strange idea that Mother and myself are eager to get people as disciples and if any one goes away, it is a great blow, a terrible defeat, a dreadful catastrophe and cataclysm for us. Many even think that their being here is a great favour done to us for which we are not sufficiently grateful. All that is rubbish. (Correspondence with Sri Aurobindo, pp. 60-61)
*
**
What 'your vital being seems to have kept all along is the "bargain"
or the "mess" attitude in these matters. One gives some kind of commodity which he calls devotion or surrender and in return the Mother is under
obligation to supply satisfaction for all demands and desires spiritual,
mental, vital and physical, and, if she falls short in her task, she has broken
her contract. The Ashram is a sort of communal hotel or mess, the Mother
is the hotel-keeper or mess-manager. One gives what one can or chooses
to give, or it may be nothing at all except the aforesaid commodity; in
return the palate, the stomach and all the physical demands have to be
satisfied to the full; if not, one has every right to keep one's money and
to abuse the defaulting hotel-keeper or mess-manager. This attitude
has nothing whatever to do with Sadhana or Yoga and I absolutely repudiate the right of anyone to impose it as a basis for my work or for the life
of the Ashram.
There are only two possible foundations for the material life here.
One is that one is a member of an Ashram founded on the principle of
self-giving and surrender. One belongs to the Divine and all one has
belongs to the Divine; in giving one gives not what is one's own but
what already belongs to the Divine. There is no question of payment or
return, no bargain, no room for demand and desire. The Mother is in
sole charge and arranges things as best they can be arranged within the
means at her disposal and the capacities of her instruments. She is under
no obligation to act according to the mental standards or vital desires and
claims of the sadhaks; she is not obliged to use a democratic equality in |
grands, mais d'habitude ils sont tout à fait satisfaits de cette sorte de grandeur et ne veulent pas des choses spirituelles, ou, s'ils en veulent, leur grandeur les en empêche plus qu'elle ne les aide... Ce sont des idées ignorantes ordinaires , l'Esprit se moque pas mal de la célébrité, du succès ou de la grandeur de ceux qui viennent à lui. Les gens ont l'étrange idée que la Mère et moi-même sommes anxieux d'avoir des disciples et que si l'un d'eux s'en va, c'est un grand coup, une terrible défaite, une affreuse catastrophe et un cataclysme pour nous. Beaucoup même pensent qu'en étant ici, ils nous font une grande faveur, dont nous ne leur sommes pas suffisamment reconnaissants. Tout cela est sottise. (Correspondence with Sri Aurobindo, pp. 60-61)
*
**
Votre vital semble tout du long avoir gardé l'attitude du "marchandage" ou une attitude de "mess" pour ces questions. On donne un certain
genre d'article, que l'on appelle dévotion ou soumission, et en échange la
Mère est dans l'obligation de fournir satisfaction à tous les ordres et désirs
spirituels, mentaux, vitaux et physique, et si elle ne remplit pas sa tâche,
elle a rompu le contrat. L'Ashram est une sorte d'hôtel ou de mess communautaire, et la Mère est l'hôtelière ou la directrice du mess. On donne
ce qu'on peut ou ce qu'on veut bien donner, ou peut-être rien du tout,
sauf le susdit article, et en échange, il faut que le palais, l'estomac et toutes
les exigences physiques soient satisfaites au grand complet — sinon, on
a tous les droits de garder son argent, et d'injurier l'hôtelier ou le directeur
du mess. Cette attitude n'a absolument rien à voir avec la sâdhanâ ou le
yoga et je refuse à qui que ce soit le droit de l'imposer comme base de mon
travail et de la vie de l'Ashram.
Il n'y a que deux fondements possibles pour la vie matérielle ici.
L'un est que vous êtes membre d'un Ashram fondé sur le principe du
don de soi et de la soumission. On appartient au Divin et tout ce que l'on
a, appartient au Divin, quand on donne, on ne se sépare pas de ce qui
nous appartient mais de ce qui appartient déjà au Divin. Il n'est pas
question de paiement ni d'échange, ni de marchandage — pas de place
pour les exigences et les désirs. La Mère est exclusivement responsable |
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her dealings with them. She is free to deal with
each according to what
she sees to be his true need or what is best for him in his spiritual progress. No one can be her judge or impose on her his own rule and standard; she alone can make rules, and she can depart from them too if she
thinks fit, but no one can demand that she shall do so. Personal demands
and desires cannot be imposed on her. If anyone has what he finds to be
a real need or a suggestion to make which is within the province assigned
to him, he can do so, but if she gives no sanction, he must remain satisfied
and drop the matter. This is the spiritual discipline of which the one who
represents or embodies the Divine Truth is the centre. Either she is that
and all this is the plain common sense of the matter; or she is not and then
no one need stay here. Each can go his own way and there is no Ashram
and no Yoga.
If on the other hand one is not ready to be a member of the Ashram
or bear the discipline and is still admitted to some place in the Yoga, he
remains apart and meets his own expenses. There is no discipline for him
on the material plane, except the rules necessary for the safety of the work; (11-4-1930)
*
**
The Mother does not provide the sadhaks with comforts because she
thinks that the desires, fancies, likings, preferences should be satisfied
— in Yoga people have to overcome these things. In any other Ashram
they would not get one tenth of what they get here, they would have to
put up with all possible discomforts, privations, hard and rigorous austerities, and if they complained, they would be told they were not fit for Yoga.
If there is a different rule here, it is not because the desires have to be
indulged, but because they have to be overcome in the presence of the
objects of desire and not in their absence. The first rule of Yoga is that
the sadhak must be content with what comes to him, much or little; if
things are there, he must be able to use them without attachment or
desire; if they are not he must be indifferent to their absence.
(7-1-1937)
* ** |
et arrange les choses aussi bien qu'elle le peut dans les limites des moyens
à sa disposition et des capacités de ses instruments. Elle n'est nullement
dans l'obligation de suivre les règles mentales, ni les désirs vitaux ni les
réclamations des sâdhak, elle n'est pas obligée d'user d'une égalité démocratique dans ses rapports avec les sâdhak. Elle est libre de traiter
chacun selon ce qu'elle voit être son vrai besoin, ou selon ce qui est le
mieux pour lui et pour son progrès spirituel. Personne ne peut la juger ni
lui imposer ses règles et ses mesures ; elle seule peut faire des règles, et
elle peut s'en départir aussi si elle le juge utile, mais personne ne peut
exiger d'elle qu'elle le fasse. Les exigences et les désirs personnels ne
peuvent pas lui être imposés. Si quelqu'un a ce qu'il croit être un vrai
besoin ou une suggestion à faire dans la sphère de travail qui lui est assignée, il peut le faire ; mais si elle ne donne pas son approbation, il doit se
tenir satisfait et en rester là. Telle est la discipline spirituelle, dont celle
qui représente ou incarne la Vérité Divine est le centre. Ou bien elle est
cela, et tel est le simple bon sens de toute l'histoire, ou bien elle ne l'est
pas, et alors personne n'a besoin de rester ici. Chacun peut aller son
chemin et il n'y a pas d'Ashram et pas de yoga.
Par contre, ceux qui ne sont pas prêts à être membres de l'Ashram ou
à supporter la discipline, et qui cependant sont admis à une certaine
place dans le yoga, restent à part et pourvoient à leurs propres dépenses.
Il n'y a pas de discipline pour eux sur le plan matériel, sauf les règles
nécessaires à la sécurité du travail, et la Mère n'a aucune responsabilité
matérielle. (11-4-1930)
* **
Si la Mère fournit le confort aux sâdhak, ce n'est pas parce qu'elle
pense que les désirs, les fantaisies, les goûts et les préférences doivent
être satisfaits — dans le yoga, on doit surmonter ces choses. Dans n'importe quel autre Ashram, les gens n'auraient pas le dixième de ce qu'ils
ont ici, ils seraient obligés de s'accommoder de toutes sortes d'inconforts,
de privations, de dures et rigoureuses austérités, et s'ils se plaignaient, on
leur dirait qu'ils ne sont pas capables de faire le yoga. Si la règle est
différente ici, ce n'est pas parce que les désirs doivent être satisfaits mais |
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Desire is a psychological movement, and it can attach itself to a "true need" as well as to things that are not true needs. One must approach even true needs without desire. If one does not get them, one must feel nothing. (12-2-1936)
*
**
The most important thing for the purification of the heart is an absolute sincerity. No pretence with oneself, no concealment from the Divine,
or oneself, or the Guru, a straight look at one's movements, a straight will
to make them straight. It does not so much matter if it takes time: one
must be prepared to make it one's whole life-task to seek the Divine.
Purifying the heart means after all a pretty considerable achievement and
it is no use getting despondent, despairful, etc., because one finds things
in oneself that still need to be changed. If one keeps the true will and true
attitude, then the intuitions or intimations from within will begin to grow,
become clear, precise, unmistakable and the strength to follow them will
grow also: and then before even you are satisfied with yourself the Divine
will be satisfied with you and begin to withdraw the veil by which he protects himself and his seekers against a premature and perilous grasping of
the greatest thing to which humanity can aspire. (Letters on Yoga, II, 21)
* **
It is difficult to define its limits [of the psychic love] or to recognise it.
For even when there is the psychic love for another person, it gets in the
human being so mixed up with the vital that it is the commonest thing to
justify a vital love by claiming for it a psychic character. One could say
that psychic love is distinguished by an essential purity and selflessness
— but the vital can put on a very brilliant imitation of that character, when
it likes.
(Letters on Yoga, I, 755-56, Ed. 1969)
* **
|
parce qu'ils doivent être surmontés en présence de l'objet du désir, et non en son absence. La première règle du yoga est que le sâdhak doit se contenter de ce qui lui vient, peu ou prou ; si les choses sont là, il doit être capable de les utiliser sans attachement ni désir ; si elles ne le sont pas, il doit être indifférent à leur absence. (7-1-193T)
* **
Le désir est un mouvement psychologique et
il peut s'attacher à un "vrai besoin" autant qu'aux choses qui ne sont pas des
vrais besoins. Même les vrais besoins doivent être abordés sans désir. Si vous
ne pouvez pas les satisfaire, vous ne devez rien sentir.
(12-2-1936)
*
**
Le plus important pour la purification du
cœur est une absolue sincérité. Pas faire semblant avec soi-même, pas se cacher
du Divin, ni de soi-même, ni du Gourou, regarder droit ses propres mouvements,
avoir la volonté droite de les rendre droits. Peu importe si cela prend du temps
— il faut être prêt à faire de la recherche du Divin la tâche de toute sa vie.
Après tout, la purification du cœur constitue une réalisation assez considérable
et il est inutile de se décourager, se désespérer, etc., sous prétexte que l'on
découvre en soi-même des choses qui ont encore besoin d'être changées. Si l'on
garde la vraie volonté et la vraie attitude, les intuitions ou les intimations
de l'intérieur commenceront à grandir, à devenir claires, précises, indubitables,
et la force de les suivre grandira aussi — alors, avant même que vous ne soyez
satisfait de vous-même, le Divin sera satisfait de vous et commencera à retirer
le voile par lequel il se protège, et protège les chercheurs, contre l'étreinte
prématurée et périlleuse de la chose la plus grande à laquelle l'humanité puisse
aspirer.
(Lettres on Yoga, IL 27) * ** |
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Women are not naturally weaker than men, but in society they have not been trained and educated like men to have a strong will and control over themselves, so when these things come on them, they do not understand or react so easily against them. But there are men as helpless in these struggles who are subject to the same reactions. Once one is open to the Divine, women are no less able than men to become strong with the Divine Force and luminous and wise with the Divine Light and Knowledge. (27-10-1935)
* **
To try to bring down occult powers into an unpurified mind, heart
and body — well, you can do it if you want to dance on the edge of a precipice. Or you can do it if your aim is not to be spiritual but to be an occultist,
for then you can follow the necessary methods and get the help of the
occult powers. On the other hand, the true occult spiritual forces and
mysteries can be called down or can come down without calling, but this
must be made secondary to the one true thing, the seeking for the Divine,
and if it is part of the Divine plan in you. Occult powers can only be for
the spiritual man an instrumentation of the Divine Power that uses him : (Letters on Yoga, II, 26) *
**
You speak as if the majority of the sadhaks who came here had gone.
As a matter of fact it is only a small minority. Some went owing to a revolt
of pride and ambition thinking that they had a great work to do or that
they were already the equals or superiors of the Mother and Sri Aurobindo
— some because they were unable to resist their sexual desires, others
because they preferred to take their own way instead of following the directions
|
Il est difficile de définir ses limites (de l'amour psychique) ou de le reconnaître. Car, même quand on éprouve un amour psychique pour une personne, il se mélange tellement au vital dans l'être humain qu'il est très courant de justifier un amour vital en lui attribuant un caractère psychique. On pourrait dire que l'amour psychique se distingue par une pureté essentielle et par le désintéressement — mais le vital peut faire une très brillante imitation de ce caractère, quand il veut.
(Letters on Yoga, I. 755-56, Ed. 1969)
* **
Les femmes ne sont pas naturellement plus faibles que les hommes,
mais, en société, elles n'ont pas été entraînées ni éduquées comme les
hommes à avoir une forte volonté et à se maîtriser elles-mêmes, ainsi,
quand ces choses leur arrivent, elles ne comprennent pas, ou elles ne
réagissent pas si aisément. Mais il est des hommes tout aussi faibles dans
ces luttes et qui sont sujets aux mêmes réactions. Une fois que l'on s'est
ouvert au Divin, les femmes ne sont pas moins capables que les hommes
de devenir fortes avec la Force divine et lumineuses et sages avec la Lumière et la Connaissance divines. (27-10-1935) * **
Essayer de faire descendre des pouvoirs occultes dans un mental, un
cœur et un corps non purifiés — ma foi, vous pouvez essayer si vous
voulez danser au bord du précipice. Ou vous pouvez essayer si votre
but n'est pas de devenir un spiritualiste mais un occultiste, car, alors,
vous pouvez suivre les méthodes nécessaires et recevoir l'aide des pouvoirs occultes. Par contre, on peut faire descendre les vraies forces spirituelles et les vrais mystères occultes (ou ils peuvent descendre sans qu'on
les appelle), mais ce doit être un but secondaire qui passe après la seule
vraie chose, la recherche du Divin, et si cela fait partie du plan Divin en
vous. Pour l'homme spirituel, les pouvoirs occultes ne peuvent être qu'un
instrument du Pouvoir divin qui se sert de lui ; ils ne peuvent pas être |
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of the Guru and went off the track. These things always happen to
a number of those who start on the way, whatever the path they follow.
It is no proof of the special difficulty of this Yoga. If one yields to ambition,
sexual passion or self-sufficiency, a fall is always possible. There is also
the possibility of being drawn off the track by doubt or attraction to the
old life — family, friends etc. The only one of these things that can act
in your case is this doubt of your own capacity.
As I have told you, the capacity for having inner experience and that
is the one thing all sadhaks must have or develop — this you have, for it
showed [in] yourself clearly. The rest does not depend on personal capacity, but on reliance and opening to the Mother's force. It was because
you had that that you were progressing for some time very well. It got
covered over by the physical consciousness which understands only
external things and understands even these wrongly and obscurely. If
that consciousness opens there is no reason to suppose that you will not
be able to go through. (12-7-1937)
*
**
It is quite true that you are standing between the old consciousness
and the new, that the true consciousness and what comes with it is there
and it is a clouding of the sight by a film of the old consciousness that prevents you from being aware of it and in it. But it cannot be said that the
day of seeing is necessarily far off; it may take time for this stage is sometimes long; but it may also go soon. Even if it takes time, patience and
faith will shorten the period. The pain may possibly be something psychic due to the resistance of the old nature; as for the emptiness the
quiescence of the old movements always brings that—it is into this
emptiness that the new consciousness has to come. It is for that we have
to work. (20-4-1937) * ** |
le but ni l'un des buts de sa sâdhanâ. Beaucoup de gens ont l'habitude de faire le yoga à leur idée, sans se soucier d'être guidés par le Gourou — dont ils espèrent cependant une protection complète et le succès dans la sâdhanâ, même s'ils batifolent et cabriolent sur les chemins les plus erronés qui soient. (Letters on Yoga, II. 26)
* **
Vous parlez comme si la majorité des sâdhak qui sont venus ici,
étaient partis. En fait, c'est seulement une toute petite minorité. Certains
sont partis par révolte d'orgueil ou d'ambition, pensant qu'ils avaient un
grand travail à accomplir ou qu'ils étaient déjà l'égal ou le supérieur de
la Mère et de Sri Aurobindo ; d'autres parce qu'ils étaient incapables de
résister à leurs désirs sexuels, d'autres encore parce qu'ils préféraient
suivre leur propre chemin au lieu de suivre les instructions du Gourou,
et ils ont déraillé. Ces choses arrivent toujours à un certain nombre de ceux
qui se mettent en route, quel que soit le chemin qu'ils suivent. Ce n'est
pas une preuve de la difficulté spéciale de ce yoga. Si l'on cède à l'ambition, aux passions sexuelles ou à l'indépendance, une chute est toujours
possible. Il est possible aussi d'être détourné du chemin par des doutes
ou par attrait pour la vieille vie : famille, amis, etc. Dans tout cela, la seule
chose qui puisse jouer dans votre cas, c'est le doute de votre propre
capacité.
Comme je vous l'ai dit, la capacité d'expérience intérieure — et c'est
la seule chose que tous les sâdhak doivent avoir ou doivent cultiver —,
vous l'avez, car elle s'est montrée clairement en vous. Le reste ne dépend
pas d'une capacité personnelle mais de votre confiance et de votre ouverture à la force de la Mère. C'est parce que vous aviez cela que vous avez
si bien progressé pendant un certain temps. Tout a été recouvert par la
conscience physique, qui ne comprend que les choses extérieures, et encore les comprend-elle faussement et obscurément. Si cette conscience
s'ouvre, il n'y a aucune raison de supposer que vous ne serez pas capable
d'aller jusqu'au bout. (12-7-1937)
* ** |
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This kind of condition which is between two things one of which is being left but will not let go its hold and the other is almost or near to be grasped but cannot be brought into action, always comes at a certain stage in the transition between the ordinary consciousness and the Yogic consciousness. If is obviously very troublesome. One has to keep a firm mind as much as possible. There are two ways of dealing with it. One is to sit quiet with a silent will to get rapidly through to the true thing and allow the Force to work out the difficulty. The other is effort, but this effort too must be a quiet effort, — if it is a struggling or over-eager effort, it may increase the struggle and restlessness in the mind or body. The best way is to keep quiet, observe, will for the change in reliance on the working of the Force, but also to use a quiet effort whenever that is possible. If one does that, after a time one finds a quiet action becoming habitual which whenever the outer force comes to pull the mind out, repels it automatically and maintains the poise of the consciousness. (19-1-1937)
*
**
There is a certain truth in what you say about the empty cup — a
certain emptying of the consciousness of old things is necessary before
anything positive can settle itself. It is what is happening in your physical
consciousness, the old movements are being emptied out and you fall
quiet, but they press in again and the cup has to be repeatedly emptied.
If there is a firm and persistent rejection, then this repeated return of the
old movements will cease to be so persistent; the periods of quiet and its
intensity will increase until the peace and quietude can be established and
permanent.
It is not however a fact that the whole nature has to be emptied of the
old things before there can be the Light and Grace. It is done usually in
different parts of the nature at different times. You had your former
experiences because the mind and higher vital were sufficiently emptied
and quiet to receive some experiences of a new consciousness. Now it is
the physical mind, physical vital and body that have to be emptied—
these always take longer than the others because the physical is more full
of old habits, more slow to receive anything new or to change. But by the |
Il est tout à fait vrai que vous vous trouvez entre la vieille conscience et la nouvelle, que la vraie conscience et tout ce qu'elle comporte est là, et que c'est un obscurcissement de la vision par une sorte de pellicule de vieille conscience qui vous empêche de percevoir la nouvelle conscience et d'être dedans. Mais on ne peut pas dire que le jour de la vision soit nécessairement très loin, cela peut prendre du temps, car ce stade est souvent long, mais cela peut passer vite aussi. Même si cela prend du temps, la patience et la foi raccourciront la durée. La douleur est peut-être psychique, elle vient de la résistance de la vieille nature, quant au vide, il se produit toujours avec la tranquillisation des vieux mouvements — c'est dans ce vide que la nouvelle conscience doit venir. C'est à cela que nous devons travailler. (20-4-1937)
*
**
Cette sorte d'état entre deux mondes, l'un que l'on a quitté mais qui
ne lâche pas prise et l'autre qui est presque saisi ou proche mais que
l'on ne peut pas mettre en action, se produit toujours à un certain stade
de transition entre la conscience ordinaire et la conscience yoguique.
C'est évidemment très pénible. Il faut autant que possible garder ferme
son mental. Il y a deux façons de s'y prendre. L'une est de s'asseoir
tranquillement avec une volonté silencieuse de traverser le passage rapidement pour aller à la vraie chose et de laisser la Force résoudre la difficulté.
L'autre est l'effort, mais cet effort doit être aussi un effort tranquille — si
c'est un effort de lutte ou trop impatient, il risque d'accroître la lutte et
l'agitation du mental et du corps. Le mieux est de se tenir tranquille,
d'observer, d'avoir la volonté de changer en s'en remettant à l'action de
la Force, mais aussi de se servir d'un effort tranquille chaque fois qu'il
est possible. Si l'on fait cela, on s'aperçoit au bout d'un certain temps
qu'une action tranquille devient habituelle et que chaque fois que les
forces extérieures viennent déranger le mental, cette action tranquille
les repousse automatiquement et garde l'équilibre de la conscience. (19-1-1937') * ** |
|
detachment and steady rejection and reliance on the Mother's force, this obstinacy can be overcome and the cup emptied for filling with the Divine Light. (15-1-1937)
*
**
In itself this emptiness and quietude free from all anxiety or trouble
or thought about people or things is not a bad sign or an undesirable state.
It is a state of what the Yogins call udāsīnatā, a separateness from all things
and indifference, an untroubled neutral quietude. In many Yogas it is
considered a very advanced and desirable condition — a state of liberation
from the world, though not yet of realisation of the Divine, — but they
consider it a necessary passage to realisation. In our Yoga it is only a
passage through which one arrives at a more positive spiritual calm consciousness in which all experiences and all realisations become possible. (12-3-1937)
*
**
Every sadhak has by nature certain characteristics which are a great
obstacle on the way of the sadhana, these remain with obstinacy and
can only be overcome after a very long time by an action of the Divine
from within. Your mistake is — not to have these defects, others have
defects of anger, jealousy, envy etc. very strongly and not only have them
within but show them very openly — but to accept it as a reason for despair
and the wish to go away from here. There is absolutely no meaning in
going away, for nothing would be gained by it. One does not escape from
what is within oneself by changing place, it follows and reproduces itself
under other circumstances and among other surroundings. To go away
and die does not solve anything either; for one's being and nature do not
end with death, they continue. The only way to get rid of them is to throw
them out and the only place where you can get rid of them is here. Here,
if you remain, a time is sure to come when these things will go out of you.
The suffering it causes cannot cease by going out — it can only cease by |
Il y a quelque vérité dans ce que vous dites au sujet de la "coupe vide" — il est nécessaire que la conscience soit plus ou moins vidée des vieilles choses avant que quoi que ce soit de positif puisse s'établir. C'est ce qui arrive dans votre conscience physique, les vieux mouvements sont en train de se vider et tout devient tranquille, mais ils se reprécipitent et la coupe doit être vidée d'une façon répétée. Si le rejet est ferme et persistant, le retour répété des vieux mouvements cessera d'être si persistant, les périodes de tranquillité et l'intensité de la tranquillité grandiront, jusqu'à ce que la paix et la quiétude s'établissent d'une façon permanente. Cependant, il n'est pas vrai que toute la nature doive être vidée des vieilles choses avant que la Lumière et la Grâce puissent venir. D'habitude, le vidage se fait en différentes parties de la nature, à différents moments. Vous aviez vos dernières expériences parce que le mental et le vital supérieurs étaient suffisamment vidés et tranquilles pour recevoir certaines expériences de la nouvelle conscience. Maintenant, c'est le mental physique, le vital physique et le corps qui doivent être vidés — ceux-ci prennent plus de temps que les autres parce que le physique est plus plein de vieilles habitudes, plus lent à recevoir quoi que ce soit de nouveau ou à changer. Mais par le détachement, par un rejet régulier et la confiance en la force de la Mère, cette obstination peut être surmontée et la coupe vidée pour s'emplir de la Lumière divine.
(15-1-1937)
* **
Ce vide et cette quiétude sans anxiété ni trouble ni pensée des gens
ou des choses ne sont pas en eux-mêmes un mauvais signe ni un état
indésirable. Cet état est appelé oudâsînatâ par les yogi, c'est une séparation de toutes choses et une indifférence, une quiétude neutre et non troublée. Dans la plupart des yoga, cette condition est considérée comme
très avancée et très désirable — un état de libération du monde, bien que
ce ne soit pas encore un état de réalisation du Divin —, et on le considère
comme un passage nécessaire pour arriver à la réalisation. Dans notre
yoga, c'est seulement un passage qui permet d'arriver à une calme conscience
|
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the inner cause being removed or else by your drawing back from them and realising your true self which even if they rise would not be troubled by them and would refuse to regard them as part of itself—this liberation too can only come here by sadhana. (24-5-1937)
* **
As for the sadhana, it is not that you have no capacity, but what has
happened to many has happened to you — the physical consciousness
has risen up and veiled the psychic which was about to come forward.
It has risen up with the insistence on the value of its own small ignorant
ideas and feelings and refusing to let them go. When the psychic comes
forward, all that falls away progressively from the consciousness and larger
and more enlightened movements replace them. But usually before that
happens, these things rise up and control the consciousness for a while.
This state need not be a permanent condition and if one sees clearly and
rejects them consciously, then it can be got over more quickly — but even
if it lasts a long period, it can in the end be overcome and that is happening
to many now. Naturally, the physical consciousness persuades the mind
that it is everlasting and cannot be got over; but that is not true. (21-5-1937)
*
**
This negation is the very nature of the physical resistance and the
physical resistance is the whole base of the denial of the Divine in the
world. All in the physical is persistent, obstinate, with a massive force of
negation and inertia — if it were not so, sadhana would be extremely cursory. You have to face this character of the physical resistance and conquer
it however often it may rise. It is the price of the transformation of the
earth-consciousness. (Letters on Yoga, II, 529)
*
**
|
spirituelle plus positive où toutes les expériences et toutes les réalisations deviennent possibles.
(12-3-1937)
*
**
Chaque sâdhak a par nature certaines caractéristiques qui sont un
grand obstacle sur le chemin de la sâdhanâ, elles restent avec obstination
et ne peuvent être surmontées qu'après très longtemps, par une action
intérieure du Divin. Votre erreur n'est pas d'avoir ces défauts — d'autres
ont très fortement des défauts de colère, de jalousie, d'envie, etc., et non
seulement ils les ont au fond d'eux-mêmes, mais ils les étalent très ouvertement —, mais l'erreur est d'en faire une raison de désespoir et de vouloir
vous en aller d'ici. Partir n'a absolument aucun sens, vous n'y gagnerez
rien. On n'échappe pas à ce qui est au-dedans de soi en changeant d'endroit ; les difficultés suivent et se reproduisent en d'autres circonstances
et dans un autre milieu. Partir et mourir ne résout rien non plus, car notre
être et notre nature ne finissent pas avec la mort — ils continuent. La
seule façon de se débarrasser de ces défauts est de les jeter dehors, et le
seul endroit où vous puissiez vous en débarrasser, est ici. Ici, si vous restez,
un temps viendra certainement où ces choses sortiront de vous. La souffrance qu'elles causent ne peut pas cesser en s'en allant au-dehors — elle
ne peut cesser qu'en supprimant la cause intérieure, ou bien en vous retirant
de ces choses et en réalisant votre vrai moi qui, même si elles surgissent,
ne sera pas troublé et refusera de les considérer comme faisant partie de
lui-même — cette libération aussi ne peut venir qu'ici, par la sâdhanâ.
(24-5-1937)
*
**
Quant à la sâdhanâ, il n'est pas vrai que vous n'ayez aucune capacité,
mais il vous arrive ce qui est arrivé à beaucoup d'autres : la conscience
physique s'est soulevée et a voilé le psychique, qui s'apprêtait à venir en
avant. Elle s'est soulevée en insistant sur la valeur de ses petites idées et
de ses petits sentiments ignorants et elle refuse de les laisser partir. |
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Patience, quiet endurance calm resolution to go through to the end and triumph, these are the qualities now required of you — the less spectacular but more substantial of the warrior virtues.(Letters on Yoga, II, 798)
L'amour divin, l'amour vrai trouve sa joie et sa satisfaction en lui-même ; il n'a pas besoin d'être reçu et apprécié, ni d'être partagé — il aime pour aimer comme une fleur s'épanouit.
Sentir cet amour en soi, c'est posséder un bonheur inaltérable.
L
2I.6.I97I
Divine Love, true love finds
its delight and its satisfaction in itself;
there is no need for it to be received and to be appreciated
nor to be shared — it loves for the sake of loving,
even as a flower that blooms.
To feel this love in oneself is to
possess an immutable happiness.
THE
MOTHER
21.6.1971 |
Quand le psychique vient en avant, tout cela quitte peu à peu la conscience et fait place à des mouvements plus larges et plus éclairés. Mais d'habitude, avant que cela ne se produise, ces choses se soulèvent et dominent la conscience pendant un temps. Ce n'est pas nécessairement un état permanent et, si l'on voit clairement ces mouvements ignorants et les rejette consciemment, on peut en venir à bout plus rapidement — et même si cet état dure longtemps, il peut être surmonté à la longue, et c'est ce qui arrive à beaucoup maintenant. Naturellement, la conscience physique persuade le mental que c'est un état éternel et que l'on ne peut pas en venir à bout, mais ce n'est pas vrai.
(21-5-193T)
*
**
Cette négation est la nature même de la résistance physique, et la
résistance physique est toute la base du refus du Divin dans le monde.
Tout ce qui appartient au physique est persistant, obstiné, doué d'une
force massive de négation et d'inertie — si ce n'était pas comme cela, la
sâdhanâ serait extrêmement brève. Il faut faire face au caractère particulier de la résistance physique et la conquérir aussi souvent qu'elle surgit. C'est le prix de la transformation de la conscience terrestre.
(Letters on Yoga, II. 528)
* **
Patience, tranquille endurance, calme résolution d'aller jusqu'au
bout et de triompher, telles sont les qualités maintenant requises ; ce sont
les vertus les moins spectaculaires du guerrier, mais les plus substantielles.
(Lettres on Yoga, Il 798) |
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Sri Aurobindo
IX
Monday, October 2, 1926
There is nothing new to say about this last week. The same working
goes on. At the evening sitting I feel above the presence of a great
peace; it is there but it does not come down, though my mind is
quieter also. I suppose it has to come down!
My thoughts are then seen as happening below. There is not much difference felt between a thought of mine and the voice of somebody else. They all play before me so to say. Since my coming here my mind has gone through a whole process. Now, I don't feel much inclined towards space and time and towards reading books. The only thing that remains as a part of mental activity is the business of ordinary life. This is sometimes troublesome, however, I generally succeed in keeping it away during meditation. In the vital I feel the same working. Are there two centres, one below and one above the navel?
The vital centre is at the navel itself. There is a play of
forces between
this centre and the chest centre. There is a connection between that part
and the more physical part of the mind, the material stuff of mind. Below
the centre of the navel there is another centre, a vital centre also, which
is in connection with life, outward life. The activities of the navel centre |
Sri Aurobindo
IX
Lundi 2 octobre 1926
Rien de nouveau à dire cette semaine. Le même mouvement continue. Pendant la séance du soir, je sens au-dessus de moi la présence
d'une grande paix; elle est là mais ne descend pas, quoique mon
mental soit plus tranquille aussi. Je suppose qu'elle finira par
descendre !
O
Mes pensées sont vues, à ce moment-là, comme si elles se produisaient
en bas. Je ne sens pas beaucoup de différence entre une pensée de moi
et la voix de quelqu'un d'autre. Elles jouent toutes devant moi, pour
ainsi dire.
Depuis mon arrivée ici, mon mental a subi tout un processus. Maintenant, je ne m'intéresse plus tellement à l'espace et au temps et à la
lecture des livres. La seule chose qui reste de l'activité mentale, ce
sont les affaires de la vie ordinaire. C'est parfois gênant, cependant
j'arrive en général à les éloigner pendant la méditation.
Dans le vital, je sens le même mouvement. Y a-t-il deux centres,
l'un en dessous et l'autre au-dessus du nombril?
Le centre vital est situé au nombril même. Il y a un jeu de forces
entre ce centre et celui de la poitrine. Il y a un rapport entre cette partie
et la partie physique du mental, l'étoffé matérielle du mental. Au-dessous
du centre ombilical, il y a un autre centre, un centre vital aussi, qui est en |
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may be felt all around the waist. From that centre to Muladhara, all is vital. At Muladhara the vital connects with the physical.
It seems that all these centres become active, though I don't distinguish very well their various activities.
As for the physical consciousness, it appears to me as being
somewhere at the level of the mouth?
It may be anywhere. The centres are fixed, but the physical consciousness may be centred anywhere. The fact that it is in connection with
the throat centre is a common one. It is the centre of speech and of formulation and most of the vital and physical activities are connected there.
I see the difference. From mulādhāra the force proceeds downwards towards the legs and feet or permeates the whole physical consciousness. But the centre of consciousness, which appears as separate in meditation from the higher consciousness, is felt where I said. Now there is something I don't understand. When I meditated with Mother last Tuesday the divine force came down. But what is the part of either you or Mother in such a coming down ?
I don't understand !
Well! The divine force comes from inside. How can it be brought
down by somebody else? It is not a mere tuning of the vehicles,
a quieting of the mind which could be done from outside, but a real
call...
The explanation ! ? It is a fact, is it not ?
Yes.
Then that is sufficient. |
rapport avec la vie, la vie extérieure. Les activités du centre ombilical peuvent se sentir tout autour de la taille. De ce centre-là jusqu'au moûlâdhâra, tout est le vital. Au moûlâdhâra, le vital se rattache au physique.
Il me semble que tous ces centres deviennent actifs-, bien que je ne puisse pas très bien distinguer leurs diverses activités. Quant à la conscience physique, elle me paraît se situer quelque part au niveau de la bouche ?
Elle peut être n'importe où. Les centres sont fixés, mais la conscience physique peut être centrée n'importe où. C'est un fait courant
qu'elle est en rapport avec le centre de la gorge. C'est le centre de la
parole et de la formulation; la plupart des activités vitales et physiques
s'y rattachent.
Je vois la différence. A partir du moûlâdhâra, la force descend vers les jambes et les pieds ou imprègne toute la conscience physique. Mais le centre de la conscience, qui semble être séparé de la conscience supérieure pendant la méditation, est senti là où je l'ai dit. Maintenant, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Lorsque je méditais avec Mère, mardi dernier, la force divine est descendue. Mais quel rôle jouez-vous-, ou Mère, dans cette descente ?
Je ne comprends pas !
Eh bien, la force divine vient de l'intérieur. Comment quelqu'un d'autre peut-il la faire descendre? Il ne s'agit pas simplement d'un accordage des véhicules, d'un apaisement du mental qui pourrait se faire du dehors, mais d'un vrai appel...
L'explication ! ? C'est un fait, n'est-ce pas ? |
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But I meant to say this. Suppose I had not come here, but remained
doing yoga elsewhere, I and God would have been the same., but
this coming would not have happened. Is there any kind of intermediary centre of divine force, for instance in the spiritual force
which is here above?
Even in the case of those who look only for liberation and try to merge
into God, such a help from someone who has realised before is generally
necessary because the forces of ignorance are too strong. What is trying
to come down here is a power for knowledge. In the past, knowledge
has been reached also but a different kind of knowledge, a knowledge
more abstract. Now it is a knowledge for effectuation, for practical
purposes of the human life. That is what is in the spiritual force above.
And as you are in touch here with it, it tries to manifest in you.
Mother has spoken of the blue light of Shri Krishna ?
Yes. Krishna is generally depicted as blue. It is his colour. It means
that it is one aspect of the Divine. All these colours are aspects of the divine
force.
Is it a force of Knowledge?
Not exactly. Knowledge manifests more by a force whose colour is
golden. Though it includes many other things.
Then it is a force of divine love.
It is a force of true devotion that raises the psychic being to a pure
aspiration. It includes also many things. But names are always limiting.
You must not hanker after naming things but see what is behind, realise
and know. |
Oui.
Alors, cela suffit.
Mais je voulais dire ceci. Supposez que je ne sois pas venu ici, que je sois allé faire le yoga ailleurs. Dieu et moi nous aurions été les mêmes, mais cette descente Saurait pas eu lieu. Existe-t-il quelque centre intermédiaire de la force divine, par exemple dans la force spirituelle qui est ici, au-dessus ?
Même dans le cas de ceux qui cherchent seulement la libération et
essayent de se fondre en Dieu, l'aide de quelqu'un qui a déjà réalisé est
nécessaire en général, car les forces de l'ignorance sont trop puissantes.
Ce qui essaye de descendre ici, maintenant, c'est un pouvoir de connaissance. Dans le passé aussi, la connaissance a été atteinte, mais c'était
une connaissance différente, une connaissance plus abstraite. Maintenant, c'est une connaissance pour réaliser, pour les fins pratiques de la vie
humaine. C'est ce qui se trouve dans la force spirituelle ici, au-dessus. Et
comme vous êtes ici en contact avec elle, elle essaye de se manifester en
vous.
Mère a parlé de la lumière bleue de Shrî Krishna?
Oui. On dépeint généralement Krishna en bleu. C'est sa couleur.
Cela veut dire que c'est un aspect du divin. Toutes ces couleurs sont des
aspects de la force divine.
Est-ce une force de Connaissance ?
Pas exactement. La Connaissance se manifeste plutôt par une force
de couleur dorée. Bien qu'elle inclue beaucoup d'autres choses. |
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Has it any connection with the historical Krishna?
It does not matter, after all, does it?
*
**
Sunday, October 3, 1926
Interview with Mother
Mother : Do not seek the truth with your mind ! ... All that you
have done so far, all that you have learnt ought to be put aside. What
holds you back is your education and your mental habits.
A Hindu who had the deep experience you had last time would have
drawn knowledge from it. That experience truly would have brought
knowledge, it was beautiful enough, wasn't it ? and you felt all its power.
But your European mentality came in the way. Your inner being opened,
put itself in a receptive attitude which allowed the descent. Instead of
trying to reason, plunge into the experience itself.
If I asked a question it was not that my mind was anxious or wanted
so much to convert everything into mental terms. My mind has
suffered hard blows and it is no longer so exacting. I feel a truth
quite close : there is a part in me which knows it. But from time
to time a question comes up in my mind, without its attaching much
importance to it.
When you put the question to it, it was on the point of speaking.
But it cannot speak before the psychic being is open.
If that experience could have brought along the desired change of
attitude, all would have been transformed. But that must come, it is
bound to come. You are on the eve of that. It depends on your opening
to the Divine. |
Alors, c'est une force d'amour divin ?
C'est une force de vraie dévotion qui soulève l'être psychique et le
porte à une aspiration pure. Elle inclut aussi beaucoup d'autres choses.
Mais les noms limitent toujours. Vous ne devriez pas être si anxieux de
nommer les choses, mais plutôt voir ce qui est derrière, réaliser et
connaître.
A-t-elle un rapport quelconque; avec le Krishna historique ?
Cela n'a pas d'importance, après tout, n'est-ce pas?
* **
Dimanche 3 octobre 1926
Entrevue avec Mère
Mère : Ne cherchez pas la vérité avec votre mental ! ... Tout ce
que vous avez fait jusqu'ici, tout ce que vous avez appris, doit être laissé
de côté. Ce qui vous redent, c'est votre éducation et votre habitude
mentale.
Un hindou qui aurait l'expérience profonde que vous avez eue la
dernière fois, aurait puisé en elle la connaissance. Cette expérience, en
vérité, aurait amené la connaissance, elle était suffisamment belle, n'est ce pas, et vous en avez senti toute la force. Mais votre mentalité européenne se met en travers. Votre être intérieur s'est ouvert, s'est mis dans
l'attitude réceptive qui a permis la descente. Au lieu de chercher à raisonner, plongez-vous dans l'expérience elle-même.
Si j'ai posé une question, ce n'est pas que mon mental soit anxieux ni désire tellement tout transformer en termes mentaux. Mon mental |
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Next week you may come to the small meditation-room 1. Yea may feel something. That is why I am asking you to come.
*
**
Saturday, October 9, 1926
The pressure bears more upon the mind now. It works at a complete
quieting of the mind and for a separation of my consciousness from
the workings.
But is it always the mind that is working ?
Yes. I feel in me a consciousness distinct from the mind, behind me,
but when working I come again to the mind.
What will happen is that the mind no longer works, but all knowledge comes from above. The mind receives it, of course, but it has no
longer to ascertain the truth by reasoning. And the workings, even the
most outward like tuition, etc. are directed from above.
Does it mean that the mind is perfectly still ?
The mind is nothing else then but a channel.
Why is it so difficult to bring into my active consciousness the inner
experiences ?
Because this consciousness has taken a habitual position, from which
1 The verandah in front of the "Prosperity" hall. |
a subi de rudes atteintes et il n'est plus si exigeant. Je sens une vérité toute proche ; il y a une partie en moi qui la connaît. Mais de temps en temps, une question se pose dans mon mental, sans qu'il y attache une bien grande importance.
Lorsque vous lui avez posé la question, il a été sur le point de parler.
Mais il ne peut parler avant que l'être psychique soit ouvert.
Si cette expérience avait pu entraîner le changement d'attitude voulu,
tout aurait été transformé. Mais cela doit venir, il faut que cela vienne.
Vous êtes à la veille de cela. Cela dépend de votre ouverture au divin.
La semaine prochaine, vous viendrez dans la petite salle de méditation
*
**
Samedi 9 octobre 1926
La pression s'exerce plutôt sur le mental maintenant. Elle travaille à apaiser complètement le mental et à séparer ma conscience de ses fonctionnements.
Mais c'est toujours le mental qui travaille?
Oui. Je sens en moi une conscience distincte du mental, derrière moi ; mais quand je travaille, je reviens au mental.
Ce qui se produira, c'est que le mental ne fonctionnera plus et que
toute la connaissance viendra d'en haut. Le mental la reçoit, bien sûr,
mais il n'a plus besoin de vérifier la vérité par des raisonnements. Et même
1 La véranda devant la salle de "Prospérité". |
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it is very difficult to dislodge it. It can be done in two ways. The first is by the mind itself. But it is very slow, especially in cases where the mind has been rigidly trained, and. has worked much. as in Europeans. In most Hindus where the mind is trained differently it is more easy. But this way is also not absolutely secure. When the mind, enlightened, begins to awaken, the vital powers arise. In the practical use of these powers, the mind is capable of making mistakes, and even if it receives the light from above, it may mistranslate the truth. On the other hand, the second way is shorter and surer, it is the opening of the psychic being. It is surer because it knows the truth and if a mistake is made, it feels uneasy until it is set right.
I feel in me some partial awakening of the inner being.
(Smiling) That is true, but it has to come completely forward.
*
**
Tuesday, October 12, 1926
Meditation with Mother at 11-45 a.m.
It is difficult for me to distinguish everything that happens during meditation. I only know that a sweet and powerful and luminous force descends into the vital right up to the physical. A certain surface activity of the mind always remains. Is it that which prevents me from perceiving clearly?
What is its nature ?
Creative thoughts come and seek to enter in. Sometimes they remain |
les travaux les plus extérieurs, comme des leçons, etc., seront dirigés d'en haut.
Cela veut dire que le mental est parfaitement tranquille?
Le mental, alors, est simplement un canal de transmission.
Pourquoi est-il si difficile de ramener à ma conscience active les expériences intérieures ?
Parce que cette conscience a pris une position habituelle d'où il est
très difficile de la déloger. On peut y arriver de deux manières. La première est par le mental lui-même. Mais c'est très lent, surtout quand le
mental a eu un entraînement rigoureux et a beaucoup travaillé, comme
c'est le cas pour les Européens. Chez la plupart des Indiens, dont le
mental a été entraîné d'une façon différente, c'est plus facile. Mais cette
méthode n'est pas tout à fait sûre non plus. Quand le mental illuminé
commence à éveiller le vital, des pouvoirs surgissent. Dans l'utilisation
pratique de ces pouvoirs, le mental commet facilement des erreurs, et
même lorsqu'il reçoit la lumière d'en haut, il peut mal traduire la vérité.
Par contre, l'autre méthode est plus courte et plus sûre. C'est l'ouverture de l'être psychique. Elle est plus sûre parce que le psychique connaît
la vérité et si quelque erreur est commise il se sent mal à l'aise tant qu'elle
n'est pas rectifiée.
Je sens en moi un éveil partiel de l'être intérieur.
(Souriant) C'est vrai, mais il faut qu'il vienne tout à fait en avant.
*
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without penetrating very deep. At other times I am obliged to
throw them out lest they get hold of me.
Yes, that has something to do with it but it is not so important.
The receptivity is good. As soon as you are seated, the force descends
and you receive it. What is missing is something in the consciousness.
You do not get sufficiently absorbed in the inner experience. If that were
so you would return with the full knowledge of what happened.
Between your head and chest a line of light is set up, a column, but
not round, a square column so to say, of gleaming light. It is like a cage,
the preparation of an abode for what is going to descend.
Yesterday evening, he spoke to you about the four aspects of the
supermind, did you follow ? Well, this white light comes from Maheshwari, it is a light of knowledge and purity. It is she who is the great preparer of the yoga. When that is ready generally an aspect of power (Mahakali) descends, which takes a personal form, whilst the force of Maheshwari
is impersonal (at least here). I was expecting to see this descent. But the
work of preparation was long — of assimilation and cutting off from the
exterior, that took almost the whole time. At the same time a third ring
separated you as though to cut you off from the world where you lived
externally and also from your past. This force comes from Mahalakshmi.
The force of purification is always there now, preparing, regulating.
I am always following you though I do not see you physically. As the
preparation was very good I thought something would manifest in your
consciousness today. But one must not be in too great a hurry, it will
come another time.
Before coming here all my meditations were in a wrong direction.
Purely mental. I had no idea of what the inner experience was.
That is why perhaps I have these difficulties. But perhaps this too
was useful after all ?
Yes, as a preparation of the instrument.
But what we are doing here is so different from what people are in |
Mardi 12 octobre 1926
Méditation avec Mère à 11h45
Il m'est difficile de distinguer tout ce qui se passe en méditation. Je sais seulement qu'une force douce et puissante et lumineuse descend dans le vital jusqu'au physique. Il reste toujours une certaine activité extérieure du mental. Est-ce elle qui m'empêche de bien percevoir?
De quelle nature est-elle ?
Des pensées créatrices viennent et cherchent à pénétrer. Quelquefois elles restent sans pénétrer profond. D'autres fois je suis obligé de les rejeter, ou elles s'emparent de moi.
Oui, c'est pour quelque chose, mais. ce n'est pas si important.
La réceptivité est bonne. Dès que vous êtes assis, la force descend
et vous la recevez. Ce qui manque, c'est quelque chose dans la conscience.
Vous ne vous absorbez pas assez dans l'expérience interne. Si cela était,
vous reviendriez avec la pleine connaissance de ce qui s'est passé.
Entre votre tête et votre poitrine, une ligne de lumière, une colonne
(mais pas circulaire, une colonne carrée, pour ainsi dire) de lumière étincelante s'établit. C'est comme une cage, la préparation d'une demeure,
pour ce qui doit descendre.
Hier soir, il vous a parlé des quatre aspects du supramental, vous
avez saisi ? Eh bien, cette lumière blanche vient de Mahéshwarî, c'est
une lumière de connaissance et de pureté. C'est elle qui est la grande préparatrice de ce yoga. Lorsque cela est prêt, en général un aspect de pouvoir (Mahâkâlî) descend, qui prend une forme personnelle, alors que la
force de Mahéshwarî est impersonnelle (tout au moins ici). Je m'attendais
à voir cette descente. Mais le travail de préparation était long (d'assimilation et d'isolement de l'extérieur), cela a pris presque tout le temps. En
même temps, une troisième enceinte vous isolait, comme pour vous séparer |
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the habit of thinking, even here in India, and so much more in Europe or in ...1
*
**
October 1926
Mother : ... in the inner experience.
That I know quite well. Even in meditation my mind remains active, my consciousness often/allows in its train. I go to and fro so to say between the inner and outer movements. I cannot remain for long united with the inner movement. But I hope that when this inner experience becomes more enduring, I shall become more easily absorbed in it. . At present I have often the feeling of transparency. My mind becomes transparent and thoughts are like little centres of activity in this translucent milieu.
Yes, this is an experience which will develop.
(To be continued)
1 Here, several pages from Pavitra's notebook were torn. 2 The pages containing the beginning of the conversation with Mother were torn. |
du mon nde où vous vivez extérieurement et aussi de votre passé. Cette ' force vient de Mahâlakshmî.La force de purification est toujours là maintenant, préparant, ordonnant. Je vous suis toujours, bien que je ne vous voie pas physiquement. Comme la préparation était très bonne, je pensais que quelque chose se manifesterait dans votre conscience aujourd'hui. Mais il ne faut pas être trop pressé, ce sera pour une fois prochaine.
Avant de venir ici, toutes les méditations que je faisais étaient dans une mauvaise direction. Purement mentales. Je n'avais aucune idée de ce quêtait l'expérience intérieure. C'est pourquoi, peut-être, j'ai ces difficultés. Mais peut-être après tout était-ce aussi utile ?
Oui, comme préparation de l'instrument.
Mais ce que nous faisons ici est tellement différent de ce que les gens
ont l'habitude de penser, même ici en Inde, à plus forte raison en Europe
*
**
...octobre 19262
Mère : ... dans l'expérience interne.
Cela, je le sais bien. Même en méditation mon mental restait actif, ma conscience est souvent entraînée. Je fais la navette, pour ainsi dire, entre le mouvement interne et le mouvement externe. Je ne peux pas rester longtemps uni au mouvement interne. Mais j'espère que
1 Ici, plusieurs pages du cahier de notes de Pavitra ont été déchirées. 2 Les pages du début de cette conversation avec Mère ont été déchirées. |
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lorsque cette expérience interne sera plus vivace, elle m'absorbera plus - facilement. Actuellement, j'ai souvent la sensation de transparence. Mon mental devient transparent et les pensées sont de petits centres d'activité dans ce milieu translucide.
Oui, c'est une expérience qui se développera.
(à suivre)
THE TALE OF SATYAVAN AND SAVITRI
(An unpublished note by Sri Aurobindo)
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L'HISTOIRE DE SATYAVAN ET DE SAVITRI
(Note inédite de Sri Aurobindo)
L'HISTOIRE de Satyavan et de Savitri est relatée dans le Mahâbhârata comme une histoire de l'amour conjugal à la conquête de la mort. Mais cette légende, comme le montrent de nombreux traits de l'histoire humaine, est l'un des nombreux mythes symboliques du cycle védique. Satyavan est l'âme qui porte en soi la vérité d'être divine mais qui est descendue dans l'étreinte de la mort et de l'ignorance. Savitri est la Parole Divine, fille du Soleil, déesse de la Vérité suprême, qui descend sur terre et naît pour sauver. Ashwapati, le Seigneur des Coursiers, père humain de Savitri, est le Seigneur de la Tapasyâ, l'énergie concentrée de l'effort spirituel qui nous aide à nous élever du plan mortel aux plans immortels. Dyoumatséna, Seigneur des Troupes Brillantes, père de Satyavan, est le Mental divin aveuglé ici-bas qui a perdu le royaume de sa vision céleste, et, par cette perte, son royaume de gloire. Pourtant, ceci n'est point une simple allégorie, et les personnages ne sont pas des qualités personnifiées mais des incarnations ou des émanations de Forces conscientes avec lesquelles on peut entrer concrètement en contact, et elles revêtent un corps humain afin d'aider les hommes et leur montrer le chemin qui conduit de cet état mortel à une conscience divine et à une vie immortelle.
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Sri Aurobindo
(suivis de quelques réponses de la Mère)
197 — Athènes, et non Sparte, représente le type progressiste
pour l'humanité. L'Inde ancienne, avec son idéal de
vastes richesses et de vastes dépenses, était la plus grande des
nations. L'Inde moderne, avec sa tendance à un ascétisme
national, est devenue totalement pauvre dans sa vie et elle s'est
enfoncée dans la faiblesse et la dégradation.
198 — Ne t'imagine pas que quand tu te seras débarrassé de
la pauvreté matérielle, les hommes seront toujours
heureux ou satisfaits ni que la société sera débarrassée de ses
maux, ses difficultés et ses problèmes. C'est seulement une
première nécessité et la plus basse. Tant que l'âme au-dedans
reste imparfaitement organisée, il y aura toujours, au-dehors,
de l'agitation, du désordre et des révolutions.
CECI
est tout à fait évident ; et c'est ce que nous essayons de faire comprendre aux gens. Une vie assurée et tranquille ne suffit pas
à rendre les gens heureux. Il faut le développement intérieur, et la paix
qui vient du contact conscient avec le Divin.
13.11.1969
199 — La maladie reviendra toujours dans le corps si l'âme
est défectueuse; car les péchés du mental sont la
cause secrète des péchés du corps. De même, la pauvreté et les
difficultés reviendront toujours dans l'homme en société tant
que le mental de l'espèce humaine sera soumis à l'égoïsme.
200 — La religion et la philosophie sont ce qu'il y a de mieux
pour délivrer l'homme de son ego ; alors, le royaume
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Sri Aurobindo
(With some answers from the Mother)
197 — Athens, not Sparta, is the progressive type for mankind. Ancient India with its ideal of vast riches and vast spending was the greatest of nations. Modern India with its trend towards national asceticism has fully become poor in life and sunk into weakness and degradation.
198 — Do not dream that when thou hast got rid of material
poverty, men will ever so be happy or satisfied or society
freed from ills, troubles and problems. This is only the first
and lowest necessity. While the soul within remains defectively
organised there will always be outward unrest, disorder and
revolution.
THIS is quite evident; and it is this that we are trying to make people
understand. A safe and quiet life is not sufficient to make people
happy. An inner growth is necessary and the peace that comes from a
conscious contact with the Divine.
13.11.1969 199 — Disease will always return to the body if the soul is flawed; for the sins of the mind are the secret cause of the sins of the body. So too poverty and trouble will always return on man in society, so long as the mind of the race is subjected to egoism.
200 — Religion and philosophy are best to rescue man from
his ego; then the kingdom of heaven within will be
spontaneously reflected in an external divine city.
Sri Aurobindo uses the words philosophy and religion so that he
may be understood by all. But he knew very well that the effective remedy |
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du ciel au-dedans se réfléchira spontanément dans une cité divine au-dehors.
Sri Aurobindo s'est servi des mots philosophie et religion pour être
compris de tous. Mais il savait bien que le remède efficace à l'égoïsme
humain est par-delà la philosophie et la religion, dans la vraie vie spirituelle acceptée et vécue sur la terre par la conscience physique elle-même
—ce qui la rend vraiment capable de se débarrasser définitivement de
l'ego. 15.11.1969
201 — Le christianisme du moyen âge disait à l'espèce humaine : "Homme, tu es une chose mauvaise dans ta vie terrestre et un ver de terre devant Dieu ; renonce donc à tout égoïsme, vis pour un état futur et soumets-toi à Dieu et à Ses prêtres." Les résultats n'ont pas été trop bons pour l'humanité. La connaissance moderne dit à l'espèce humaine : "Homme, tu es un animal éphémère et pas plus qu'une fourmi et un ver de terre pour la Nature, une simple petite tache transitoire dans l'univers. Vis donc pour l'État et soumets-toi, telle la fourmi, à l'administrateur diplômé et à l'expert scientifique." Cet évangile réussira-t-il mieux que l'autre ? 202 — Le Védânta dit plutôt : "Homme, ta nature et ta substance ne font qu'une avec celles de Dieu, ton âme ne fait qu'une avec celle de tes semblables. Éveille-toi donc et progresse vers ta complète divinité ; vis pour Dieu en toi-même et dans les autres." Cet évangile, qui n'était donné qu'au petit nombre, doit maintenant être offert à toute l'espèce humaine pour sa délivrance.
Il n'y a rien à ajouter. Sri Aurobindo a dit clairement et avec maîtrise
le mal, d'abord, et son remède après. Et il ne reste plus qu'à mettre en
pratique ce qu'il nous a enseigné. 16.11.1969
203 — L'espèce humaine progresse toujours le plus quand elle affirme le plus son importance par rapport à la Nature, sa liberté et son universalité. |
for human egoism lies beyond philosophy and religion in the true
spiritual life accepted and lived upon earth by the physical consciousness
itself — the thing that will enable it to finally get rid of the ego.
15.11.1969
201 — Mediaeval Christianity said to the race, "Man, thou art in thy earthly life an evil thing and a worm before God ; renounce then egoism, live for a future state and submit thyself to God and His priest." The results were not over-good for humanity. Modern knowledge says to the race, "Man, thou art an ephemeral animal and no more to Nature than the ant and the earthworm, a transitory speck only in the universe. Live then. for the State and submit thyself antlike to the trained administrator and the scientific expert." Will this gospel succeed any better than the other ?
202 — Vedanta says rather, "Man, thou art of one nature and
substance with God, one soul with thy fellow-men.
Awake and progress then to thy utter divinity, live for God in
thyself and in others." This gospel which was given only to
the few, must now be offered to all mankind for its deliverance.
There is nothing to add. Sri Aurobindo has said clearly and masterfully first of the evil and afterwards of its remedy. There is nothing
else to do but to put into practice what he has taught us.
16.11.1969 203 — The human race always progresses most when most it asserts its importance to Nature, its freedom and its universality.
204 — Animal man is the obscure starting-point, the present
natural man, varied and tangled, the midroad, but
supernatural man the luminous and transcendent goal of our
human journey.
Man gains his full strength for progress when he feels he is no more
tied to Nature and limited by her laws.
Nature is only a limited expression of the Divine, whereas man has |
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204 — L'homme animal est le point de départ obscur ; l'homme naturel d'aujourd'hui, divers et emmêlé, est à mi-chemin ; mais l'homme supranaturel est le but lumineux et transcendant de notre voyage humain.
L'homme acquiert son plein pouvoir de progresser quand il ne se
sent plus lié à la Nature et limité par ses lois.
La "Nature est seulement une expression limitée du Divin,
tandis
que l'homme est créé pour devenir l'expression consciente du Divin, avec
tout ce que cela comporte de possibilités de pouvoir et de lumière.
18.11.1969
205 — La vie et l'action atteignent leur point culminant, elles sont éternellement couronnées pour toi, quand tu as atteint le pouvoir de symboliser et de manifester en chaque pensée et chaque acte, en art, en littérature et dans la vie, à la maison et dans le gouvernement et la société, dans l'acquisition, la possession et la distribution des richesses, l'Un Immortel ' en Son être mortel inférieur.
Sans doute ceci est-il la description de l'homme qui est arrivé au
sommet de son être. Mais c'est seulement le premier pas du surhomme.
24.11.1969
KARMA
Le développement et l'aspiration spirituelle rendent capable de maîtriser son karma. 25.11.1969
Apprendre est bien. Devenir est mieux. 25.11.1969 |
been created to become the conscious expression of the Divine, with all
that it means regarding possibilities of power and light.
18.11.1969
205 — Life and action culminate, are eternally crowned for
thee when thou hast attained the power of symbolising
and manifesting in every thought and act, in art, literature
and life, in home and government and society, in wealth-getting,
wealth-having or wealth-spending the One Immortal in his
lower mortal being.
Doubtless, this is the description of man when he reaches the summit
of his being. But it is only the first step of the superman.
24.11.1969
KARMA
Self-development and spiritual aspiration enables one to blaster one's
karma.
25.11.1969
To learn is good. To become is better. 25.11.1969
206 — God leads man while man is misleading himself; the
higher nature watches over the stumblings of the lower
mortality: this is the tangle and contradiction out of which
we have to escape into a clear knowledge, the self-unity to which
alone is possible a faultless action.
The only safety in life, the only way of escaping from the consequences of one's past errors, is an inner growth making for a conscious
union with the Divine Presence, the only effective guide, the Truth of
our being and of all beings. |
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206 — Dieu conduit l'homme alors même que l'homme s'égare ; la nature supérieure veille sur les trébuchements de l'être mortel inférieur ; telle est la confusion et telle la contradiction dont nous devons nous échapper dans une connaissance claire, en l'unité du moi qui seule est capable d'une action impeccable.
La seule sécurité dans la vie, la seule manière d'échapper aux conséquences des erreurs passées, est le développement intérieur permettant
l'union consciente avec la Présence Divine; le seul guide efficace, la
Vérité de notre être et de tout être. 25.11.1969 207 — Que tu aies de la pitié pour les créatures, est bien, mais ce n'est pas bien si tu es l'esclave de ta pitié. Ne sois l'esclave de rien, sauf de Dieu, pas même de Ses anges les plus lumineux.
Pour ceux qui veulent vivre selon la Vérité, le seul moyen est de
devenir conscient de la Présence Divine et de vivre uniquement selon Sa
Volonté.
C'est le seul moyen d'échapper au mal et à la souffrance, le seul
moyen d'être toujours dans la paix, la lumière et la joie. 26.11.1969
(à suivre)
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207 —That thou shouldst have pity on creatures is well, but not well, if thou art a slave to thy pity. Be a slave to nothing except to God, not even to His most luminous angels.
For those who want to live according to Truth, the only way is to
become conscious of the Divine Presence and to live solely in accordance
with His Will.
This is the only way of escaping from evil and suffering, the only
way of being always in peace, in light and in delight. . 26.11.1969 (To be continued)
THE MOTHER
La médiocrité humaine est intolérable.
Nous aspirons a une connaissance qui sait vraiment, a un
pouvoir qui peut vraiment, a un amour qui aime vraiment. LA MÈRE
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Human mediocrity is intolerable. We aspire for a knowledge truly knowing, for a power truly powerful, for a love that truly loves.
THE MOTHER |
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Ce que je voulais dire, c'est que ce n'est pas la Volonté divine qui a agi directement sur la matière pour donner au monde la forme qu'il faut, c'est à travers des couches, pour ainsi dire, des plans du monde, comme, par exemple, le plan mental — il y a tant d'êtres du mental qui sont des formateurs, qui ont participé à la formation de certains êtres qui se sont incarnés sur la terre. Dans le vital, c'est la même chose. Par exemple, il y a une tradition qui dit que tout le monde des insectes est le résultat des formateurs du monde vital, et que c'est pour cela que quand on les agrandit au microscope, ils prennent des apparences absolument diaboliques. Vous avez vu l'autre jour, quand on vous a montré les microbes dans l'eau ? Naturellement les images étaient faites pour amuser, pour frapper l'imagination, mais elles sont basées sur une réalité des formes, tellement agrandie que cela devient des monstres. Presque tout le monde des insectes est un monde de monstres microscopiques qui, s'ils étaient de grandes dimensions, seraient tout à fait terrifiants. Alors, on dit que ce sont des entités du monde vital, des êtres du vital qui se sont amusés à créer cela, amusés à faire toutes ces bêtes impossibles qui rendent l'existence humaine tout à fait désagréable.
Est-ce que ces intermédiaires aussi sont sortis du Pouvoir Divin?
Par intermédiaire, oui, pas directement. Ce ne sont pas des êtres
en rapport direct avec le Divin (il y a des exceptions, je dis en règle générale), ce sont des êtres qui sont en rapport avec d'autres êtres, qui sont
en rapport avec d'autres êtres, qui sont en rapport avec d'autres êtres, et
ainsi de suite, hiérarchiquement, jusqu'au Suprême.
S'ils sont sortis du Divin, pourquoi sont-ils mauvais?
Mauvais ? Ça, je crois que je vous l'ai expliqué une fois : il suffit de
ne pas rester sous l'influence directe du Divin et de ne pas suivre le mouvement de création ou d'expansion tel que le veut le Divin ; il suffit de cette,
rupture de contact pour que se produise le plus grand des désordres, celui
de la division. Eh bien, même les êtres les plus lumineux, les plus puis |
not the Divine Will that acted directly on Matter to give to the world the
required form, it is bypassing through layers, so to say, planes of the world,
as for example, the mental plane — there are so many beings in the mental
world who are form-makers, who have taken part in the formation of some
beings who have incarnated upon earth. In the vital also it is the same.
For example, there is a tradition which says that the whole world of
insects is the outcome of the form-makers of the vital world, and that is
why they take such absolutely diabolical shapes when they are magnified
in the microscope. You saw the other day, when you were shown microbes
in water ? Naturally the pictures were made to amuse, to strike the imagination, but they are based on some real forms, but so much magnified
that they look monsters. Almost the whole world of insects is a world of
microscopic monsters which, had they been in larger dimensions, would
have been quite terrifying. So it is said these are entities of the vital
world, beings of the vital who created that in fun and in fun formed all
these impossible beasts that make human life altogether unpleasant.
Did these intermediaries also come out of the Divine Power?
Through intermediaries, yes, not directly. These beings are not in
direct contact with the Divine (there are exceptions, I say as a general
rule), they are beings who are in relation with other beings, who are again
in relation with others still and so on, in a hierarchy, up to the Supreme.
If they come out of the Divine, why are they evil?
Evil ? That I think I have explained to you once : it is enough just
not to remain under the direct influence of the Divine and not to follow
the movement of creation or expansion as willed by the Divine, this
rupture of contact is enough to produce the greatest of disorders, that of
division. Well, even the most luminous, the most powerful beings may
choose to follow their own movement instead of obeying the divine movement. And although by themselves they may be wonderful beings and if
human beings saw them they would take them for the Divine himself, |
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peuvent décider de suivre leur mouvement propre au lieu d'obéir au mouvement divin. Et quoiqu'ils soient eux-mêmes très merveilleux et que si les êtres humains les voyaient, ils les prendraient pour la Divinité même, ils peuvent, parce qu'ils suivent leur volonté propre au lieu de travailler en harmonie avec l'univers, être la source de très grands maux, de très grands désordres, de très grandes obstructions de la masse. N'est-ce pas, la question est mal posée, j'ai ri tout à l'heure quand j'ai lu la question 1. C'est une façon enfantine de dire. Cette personne dit : "Si Dieu est tout dans le monde, pourquoi y a-t-il des choses mauvaises dans le monde ?" Maintenant, si elle m'avait dit cela, je lui aurais répondu tout simplement : il n'y a rien qui ne soit Dieu, seulement c'est en désordre. Il faut tâcher d'y remédier — Dieu n'est pas seulement amour, il est toutes choses, et si cela nous paraît, à nous, tout à fait mauvais, c'est parce que ce n'est pas arrangé convenablement. Il y a eu justement des mouvements comme ceux dont je vous ai parlé.On peut demander pourquoi c'est arrivé. Ça, n'est-ce pas, ce n'est certainement pas le mental qui peut dire pourquoi c'est arrivé. C'est arrivé, c'est tout. Au fond, la seule chose qui nous concerne, c'est que ce soit arrivé. C'est peut-être un accident du commencement... Si l'on regarde la chose du point de vue philosophique, il est évident que l'univers dans lequel nous vivons est un mouvement parmi beaucoup d'autres, et que ce mouvement suit une loi qui lui est propre (et qui n'est peut-être pas la même dans les autres), et si la Volonté était que le monde soit construit sur le principe du choix, de la liberté de choix, alors on ne peut pas empêcher les mouvements désordonnés de se produire, jusqu'à ce que la connaissance vienne et que le choix soit éclairé. Si l'on est libre de choisir, on peut aussi faire le choix de choses mauvaises, pas nécessairement des bonnes, parce que si c'était décidé d'avance, ce ne serait plus un libre choix. N'est-ce pas, quand on pose ces questions-là, c'est seulement le mental qui répond et il diminue le problème, il le réduit à une formule mentale plus ou moins élémentaire, mais cela ne correspond que très vaguement et très superficiellement, et incomplètement, à la réalité des choses.
1 "Si le Divin, qui est tout amour, est à la source de la création, d'où proviennent tous les maux qui abondent sur terre ?" |
they can, because they follow their own will instead of working in harmony with the universe, be the source of very great evils, very great disorders, very great massive obstructions. But the question is improperly put, I laughed just now when I read the question. 1 It is a childish way of saying. The person says : "If God is everything in the world, why are there evil things in the world ?" Now, if that was told to me, I would have simply answered : there is nothing but God, only it is in a disorder. One must try to remedy it — God is not love alone, he is all things, and if that appears to us altogether wrong, it is because it is not arranged properly. So there have been movements of the kind I spoke of.You may ask why did it happen. Well, certainly it is not the mind that can answer why the thing happened. It happened, that is all. In reality the only thing that concerns us is that it has happened. It is perhaps an accident to begin with .... If you look at the thing from a philosophical point of view, it is evident that the universe in which we live is a movement among many others and this movement follows a law which is its own (and it is perhaps not the same as in others), and if the Will was for a world to be built on the principle of self-choice, of free choice, then you cannot prevent disorderly movements from taking place unless and until the consciousness comes and the choice is enlightened. If you are free to choose, you are free to choose bad things, not necessarily the good, for if it were a thing decided beforehand, it would no more be free choice. When such questions are put, the mind only answers, it reduces the problem, it reduces it to a more or less elementary mental formula, and that corresponds only very vaguely and superficially and incompletely to the reality of things. To understand, one must become. If you want to understand the why and how of the universe, you must identify yourself with the universe. It is not impossible, but it is not very easy either, particularly for children. This question was one of the most childish questions that were put — altogether childish : "If He is just, why is there injustice ? If He is good, why is their wickedness ? If He is love, why is there hatred ?" But He is all ! So He is not merely this or that, merely, exclusively this
1 "If the Divine who is all love be the source of the creation, whence have come all the evils abounding upon earth ?" |
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Pour pouvoir comprendre, il faut devenir. Si vous voulez comprendre le pourquoi et le comment de l'univers, il faut vous identifier à l'univers. Ce n'est pas impossible, mais ce n'est pas une chose très facile, surtout pour des enfants. Cette question était l'une des plus enfantines qu'elle ait posées — tout à fait enfantine : "S'il est juste, pourquoi y a-t-il de l'injustice ? S'il est bon, pourquoi y a-t-il de la méchanceté ? S'il est amour, pourquoi y a-t-il de la haine ? " — Mais Il est tout ! Alors Il n'est pas seulement ça ou seulement ça, ou seulement, exclusivement ça — Il est tout. C'est-à-dire que, pour être plus juste, il faudrait dire que tout est Lui. Il y a des notions de la création, très universellement répandues sur la terre et qui ont été plus ou moins adoptées pendant très longtemps par la pensée humaine, qui sont d'un simplisme ! Il y a "quelque chose" (à dire vrai, on ne sait pas quoi), et puis il y a un Dieu qui met ce quelque chose en forme et en crée le monde. Alors, si vous avez des notions comme cela, vous êtes en légitime droit de dire à ce Dieu : "Eh bien, tu en as créé un monde ! Il est joli ton monde !" Quoique, selon l'histoire, après sept jours de travail, il ait déclaré que c'était très bien — mais c'est bon pour lui. Peut-être que ça l'a bien amusé, mais nous qui sommes dans le monde, nous ne trouvons pas que ce soit très bien du tout ! N'est-ce pas, c'est parce que la conception et la façon de dire sont tout à fait enfantines. C'est tout à fait comme l'histoire du potier qui met en forme son pot — ce Dieu est un être humain, formidable en proportion et en puissance, mais qui ressemble étrangement à un homme. C'est l'homme qui fait Dieu à son image, pas Dieu qui fait l'homme à son image ! Alors, chaque fois que l'on pose une question d'une façon incomplète ou enfantine, il est impossible d'y répondre vraiment, parce que c'est la question qui est mal posée. Vous dites, vous affirmez une chose. Mais de quel droit affirmez-vous cela ? Parce que vous affirmez cela, vous concluez : "Puisque ça, c'est, comment se fait-il que ça, ce soit ?" Mais "ça, c'est", c'est vous qui le dites. Cela ne veut pas dire que ce soit comme cela !Mais il y a une seule, unique solution au problème, c'est de ne pas faire de distinction d'origine entre Dieu et l'univers. L'univers est le Divin projeté dans l'espace, et Dieu est l'univers dans son origine. C'est la même chose, sous un aspect ou sous un autre. Et vous ne pouvez pas les diviser. C'est la conception opposée à celle du "créateur" et de son "œuvre". |
— He is all. That is to say, to be more correct, one must say all is He.
There are notions about creation, spread universally upon earth, that have
been accepted more or less for a long time by human mind, that are quite
simplistic ! There is "something" (true to say, one does not know what)
and then there is a God who puts this something into form and creates
the world out of it. So if you have such notions, you have a justifiable
right to say to that God : "Well, you have indeed created world, a pretty
world of yours !" Although, according to the story, after seven days of labour, he declared that it was very good — but it was good for him; the
thing might have amused him immensely, but as for us who are in the
world, we do not find it good at all. Well, the conception and the way of
saying are altogether childish. It is just like the story of the potter who
puts his pot in shape — this God is a human being, formidable in proportions and power, but looks strangely like a man. It is man who has
made God in his image, not that God has made man in his image ! So
each time a question is put in an incomplete or childish way, it is not
possible to give a true answer to it, because the question is badly put.
You say, you affirm a thing. But what right have you to assert it.
Because you affirm that, you conclude : "Since that is this, how is it that
it is so?" But "that is this" is your statement. It does not mean that it is
so !
There is only one solution, the only solution — not to make any distinction between God and the universe at the origin. The universe is the
Divine projected in space, and God is the universe at its origin. It is the
same thing under one aspect or another. And you cannot divide them.
It is the conception contrary to that of the "creator" and his "work".
Only it is very convenient to speak of the creator and his work. It renders
easy the explanations and the teaching quite elementary. But it is not the
truth. And then you say : "How is it that God being all-powerful has
allowed the world to be such a thing ?". But it is your own conception.
It is because you yourself happen to be in the midst of a set of circumstances that appears to you unpleasant, you project that upon the Divine
and you tell him : "Why have you made such a world ?" — "I did not
do it. It is yourself. If you become again Myself, you will feel no more
as you do. What makes you feel as you do is that you are no longer Myself". This is what He could tell you in answer. And the fact is that when |
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Seulement, parler du créateur et de l'oeuvre, c'est très commode, ça rend les explications très faciles et l'enseignement très élémentaire. Mais ce n'est pas vrai. Et alors, vous dites : "Comment se fait-il que Dieu, qui est tout-puissant, ait permis que le monde soit comme cela ?" Mais c'est votre propre conception ! C'est parce qu'il se trouve que, vous, vous êtes dans un certain ensemble de circonstances qui vous paraît désagréable, alors vous projetez cela sur le Divin et vous lui dites : "Pourquoi as-tu fait un monde comme ça?" — "Je ne l'ai pas fait. C'est toi-même. Et si vous redevenez Moi-même, vous ne sentirez plus comme vous sentez. Ce qui vous fait sentir comme vous sentez, c'est que vous n'êtes plus Moi-même." C'est cela qu'il pourrait vous répondre. Et le fait est que, quand on arrive à unir sa conscience à la conscience divine, il n'y a plus de problème. Tout paraît tout à fait naturel et simple, et très bien, et exactement ce que cela devait être. Mais quand vous vous coupez de l'origine et que vous vous mettez en face de Lui, alors, à vrai dire, tout va mal, rien ne peut aller bien ! Mais si vous voulez une logique qui pousse les choses jusqu'au bout, comment se fait-il que le Divin ait toléré que des parties de lui-même se soient séparées de lui et que tout ce désordre ait été créé ? Vous pouvez dire cela. Et alors, moi, je vous répondrai : "Si vous voulez savoir, il vaut mieux vous unifier au Divin, parce que c'est la seule façon de savoir pourquoi Il a fait les choses." Ce n'est pas en Le questionnant mentalement, parce que votre mental ne peut pas comprendre. Et je vous le répète, quand on arrive à cette identification, tous les problèmes sont résolus. Et cette sensation que les choses ne sont pas bien et qu'elles devraient être autrement, c'est justement parce qu'il y a cette volonté divine d'un déroulement constant dans un progrès perpétuel, et que les choses qui étaient, doivent laisser la place aux choses qui seront, et qui seront mieux que les autres n'étaient. Et le monde, qui était bien la veille, n'est plus bien le lendemain. Le monde tout entier, qui pouvait paraître absolument harmonieux et parfait à un certain temps, eh bien, maintenant, il est discordant, il n'est plus harmonieux, parce que nous concevons et nous voyons la possibilité d'un monde meilleur. Si nous le trouvions très bien, nous ne ferions pas ce que nous devons faire, c'est-à-dire l'effort pour qu'il devienne meilleur. Il y a un moment où toutes ces conceptions paraissent tellement |
you succeed in uniting your consciousness with the divine consciousness,
there is no more problem. Everything appears quite natural and simple
and all right and exactly as that should be. But when you cut yourself
away from the origin and stand in front of Him, then truly all goes wrong,
nothing can go right !
But if you ask for a logic that pushes things to the extreme end, you
question how is it that the Divine has tolerated parts of his own self to
be separated from himself and all this disorder to be created ? You may
say so. And I would reply : "If you want to know, rather unite yourself
with the Divine, for that is the only way of knowing why He has done
these things." Not by questioning mentally, for your mind cannot understand. And I repeat, when you reach such an identification, all your
problems are solved. And this feeling that things are not all right and
that they should be otherwise, is just because there is a divine will for a
constant unfolding in perpetual progress and things that were should give
place to things that shall be and shall be better than those that were. The
world that was good yesterday will no longer be so tomorrow. The whole
world that might appear absolutely harmonious and perfect at one time,
today it is discordant, no more harmonious, because we can conceive now
and see the possibility of a better world. And if we had found it all right
we would not have done what we should do, that is to say, make the
effort so that it may become better.
There comes a time when all these notions appear so childish !
And that happens solely because one is shut up within oneself; with this
consciousness that is your own, that is like a speck of dust in the measureless, you want to know and judge the measureless ? It is an impossibility.
You must first of all come out of yourself, and then unite with the measureless and only afterwards you can begin to understand what it is, not before.
You project your consciousness — what you are, the thoughts you have,
the capacity of understanding you have — you project all that upon the
Divine and then say: "That is all wrong". I quite understand ! But there
is no possibility of knowing unless you identify yourself. I do not see
how, for example, a drop of water could tell you how the ocean is. It is
like that. |
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enfantines ! Et cela vient uniquement de ce que l'on reste au-dedans de soi. Avec cette conscience qui vous est propre, qui est comme un grain de sable dans l'immensité, vous voulez connaître et juger de l'immensité ? C'est impossible. Il faut d'abord sortir de soi, et, après, s'unir à l'immensité, et après on peut commencer à comprendre ce que c'est, mais pas avant. Vous projetez votre conscience — ce que vous êtes, les pensées que vous avez, la capacité de comprendre que vous avez —, vous la projetez sur le Divin, et puis vous dites : "Ça ne va pas" —je comprends ! Mais il n'y a aucune possibilité de savoir à moins de s'identifier. Je ne vois pas le moyen, par exemple, qu'une goutte d'eau vous dise comment est l'océan. C'est comme cela.
"Quand on revêt le corps humain, on accepte en même temps une quantité de suggestions, d'idées raciales, de sentiments, d'associations, d'attractions, de répulsions, de peurs appartenant au genre humain." (Ibid., p.134)
Quand on accepte un corps humain, est-il nécessaire d'accepter les
suggestions de la peur ?
Cela paraît plus inévitable que nécessaire ! ... On ne s'aperçoit même
pas qu'on les accepte. Nous avons dit l'autre jour que quand un être
psychique entre dans le corps, c'est comme s'il tombait sur la tête — il
est un peu abruti pendant un certain temps. Alors, pendant ce temps, il
est soumis à ces suggestions sans même le savoir. Mais de la minute où
il s'éveille, il peut se retirer de là, il n'est pas du tout nécessaire de les
accepter. Seulement, il faut savoir que ce sont des suggestions. Il faut
être capable de se séparer de la conscience purement humaine, de la conscience corporelle. Et une fois que vous pouvez la regarder d'en haut,
vous pouvez vous libérer de ses suggestions, très bien. On peut se libérer
de toutes les suggestions, mais pour cela, il faut être au-dessus d'elles. Si
ce n'était pas possible, il serait impossible de faire un yoga.
Mais vous ne vous en rendez pas compte, c'est une chose constante.
Par exemple, il y a cette suggestion collective formidable de la mort.
Mais comment se libérer de cette idée-là à moins d'être capable de créer |
"When one takes up the human body, one accepts along with it a mass of these general suggestions, race ideas, feelings, associations, attractions, repulsions, fears belonging to mankind". (Conversations XIII)
When one takes up a human body, is it necessary to accept suggestions of fear ?
It seems more inevitable than necessary ! ... You don't even perceive
that you are accepting. We said the other day that when a psychic being
enters into a body, it is as though it fell on its head — it is somewhat
stunned for a time. So during this period it is under the influence of such
suggestions without even knowing it. But as soon as it wakes up, it can
come out of that, it is not at all bound to accept them. Only one must know
that they are suggestions. You must be able to separate yourself from the
purely human consciousness, the body consciousness. And once you are
able to look at it from above, you can free yourself from these suggestions quite well. You can free yourself from all suggestions, but for
that you must rise above them. If that were not possible it would be
impossible to do yoga.
But you do not take notice of it, it is a constant thing. For example,
take the formidable collective suggestion of death. But how to get rid of
that idea unless you are able to create in you an immortal consciousness ?
Once you have created in you the immortal consciousness, you can be
freed of the suggestion. Otherwise it is not possible. You are not aware
of it, because you live in it quite normally — you are full of the movements and ideas belonging to the human race, that are not personal to you
at all. You are not aware of them because they are very intimately bound
up with your consciousness. But as soon as you can free yourself from
this human consciousness, you enter a domain where, for example, life
inside the body becomes almost an accident — it can be here, it can be
there, it can be over there — you are not tied to the body. You look at it
and you say : it is almost an accident (it may be also a choice, but most
often it is an accident). Then, from that moment you are no more tied
down, for you are conscious in a being that is not merely, exclusively
human. But till that moment you are not even aware of the thing. You |
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en soi une conscience immortelle? Une fois que l'on crée en soi la conscience immortelle, alors on peut être libre de la suggestion. Mais autrement ce n'est pas possible. Et vous ne vous en rendez pas compte parce que vous vivez là-dedans d'une façon tout à fait normale — vous êtes remplis de mouvements et d'idées qui appartiennent à la race humaine, qui ne vous sont pas du tout personnels. Vous ne vous en rendez pas compte parce que c'est très intimement lié à votre conscience. Mais du moment où vous pouvez vous libérer de cette conscience humaine, où vous entrez dans un domaine où, par exemple, la vie dans le corps devient presque un accident — ça peut être ici, ça peut être là, ça peut être là —, vous n'êtes plus lié à ça. Vous regardez ça, vous dites : c'est presque comme un accident (ou c'est peut-être un choix, mais enfin la plupart du temps c'est un accident). Alors, à partir de ce moment-là, vous n'êtes plus liés, parce que vous êtes conscients dans un être qui n'est plus purement, exclusivement humain. Mais jusqu'à ce moment-là, vous ne vous rendez même pas compte. Vous n'avez pas le moyen de vous rendre compte. Et si vous en venez au domaine purement mental, il y a des idées qui sont tellement fortes ; par exemple, que l'infini ne peut pas être dans le fini, que ce qui commence aura sûrement une fin — des idées comme cela, qui paraissent merveilleusement lumineuses, et qui sont des sottises. Mais cela appartient à la mentalité humaine collective, et il n'y a rien de plus difficile que de sortir ça de la tête des gens qui se croient très forts ...Vous ne vous êtes peut-être pas encore posé ces problèmes-là parce qu'on ne vous a pas encore fait étudier la philosophie, mais quand vous en serez là, vous verrez. Et on vous dira cela comme des vérités immortelles auxquelles on ne peut pas toucher ! Et ce sont des âneries. Un jour je voudrais ... (se tournant vers Noiini) Vous n'avez pas l'Advent ici ? C'est dans l'"Advent", ce texte de Sri Aurobindo. Un jour nous traduirons cela ensemble de l'anglais en français. Il a fait une réflexion merveilleuse sur la logique et la raison 1... Et tout cela ne vous a même pas traversé l'esprit : que ce sont des suggestions collectives, et qu'il faut en sortir — non seulement cela ne vous apparaît
1 Peut-être s'agit-il de l'Aphorisme suivant de Sri Aurobindo, cité dans la revue Advent du mois d'août 1953 : "La logique est le pire ennemi de la Vérité, de même que le pharisaïsme est le pire ennemi de la vertu, car l'une est incapable de voir ses propres erreurs, et l'autre, ses propres imperfections." (Thoughts and Aphorisms, no 45) |
have no means of becoming aware. And if you come to the purely mental domain, there are such strong ideas ; for example, infinity cannot be within the finite, or that what begins must have an end — such ideas that seem wonderfully luminous, that are idiocies. But all that belongs to the collective human mentality and there is nothing more difficult to drive it out of the head of people who think they are very clever.... Perhaps you have not yet faced those problems, because you have not yet begun studying philosophy, but when you begin you will see. All that they will tell you as deathless verities which must not be touched ! It is nonsense. One day I would like ... (turning towards Nolini) You have not the Advent here ? It is in the Advent, that text of Sri Aurobindo. One day we will translate together that from English into French. He has made a wonderful reflection upon logic and reason1.... And all that never crossed your mind : that they are collective suggestions and one must come out of them. Not only does it not appear to you as slavery, but it appears to you, on the contrary; as an illumination. Well, not at all.
Mother, sometimes we have a great fear. What should we do in
such a case?
Ah ! that depends on the nature of the fear. Is it a fear without a
cause, or is it based on a cause ? Because the remedy diners.
It is based on a cause.
Ah ! For example, when someone is sick, you have the fear of catching
the sickness ...
1 Perhaps the reference is to the following Aphorism of Sri Aurobindo quoted in the Advent of August I953. "Logic is the worst enemy of Truth, as self-righteousness is the worst enemy of virtue, for the one cannot see its own errors nor the other its own imperfections." : (Thoughts and Aphorisms) |
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pas comme un esclavage, mais cela vous apparaît comme une illumination. Eh bien, pas du tout !
Douce Mère, quelquefois nous avons très peut. Que faut-il faire dans ces cas-là ?
Ah ! cela dépend de la nature de la peur. Est-ce une peur sans
cause, est-ce une peur fondée sur une cause ? — Parce que le remède
diffère.
C'est fondé sur une cause.
Ah !... Far exemple, quand quelqu'un est malade, on a peur d'attraper
la maladie ...
Non, quelqu'un est mort.
Et on a peur de mourir.
Il y a deux remèdes. Il y en a beaucoup, mais enfin il y en a deux.
En tout cas, c'est l'usage d'une conscience plus profonde qui s'impose.
Dans un cas, le remède consiste à dire que c'est une chose qui arrivera à
tout le monde (prenons-le sur ce plan-là), c'est une chose qui arrive à tout
le monde, et par conséquent, tôt ou tard, ça arrivera et il n'y a pas de
raison d'avoir peur, c'est une chose tout à fait normale. Vous pouvez
ajouter à cela une idée de plus, à savoir que, d'après l'expérience (pas la
vôtre mais justement l'expérience humaine collective), les circonstances
étant les mêmes, absolument identiques, dans un cas les gens meurent, et
dans l'autre ils ne meurent pas — pourquoi ? Et si vous poussez la chose
encore un peu plus loin, vous vous dites que, après tout, cela doit
dépendre de quelque chose qui est tout à fait en dehors de votre conscience — et finalement on meurt quand on doit mourir. C'est tout. Quand
on doit mourir on meurt, et quand on ne doit pas mourir on ne meurt
pas. Même si vous êtes dans un danger mortel, si ce n'est pas votre mo |
No, someone is dead.
You are afraid of dying.
There are two remedies. There are many, but two are there; in any
case, it is the use and imposition of a deeper consciousness. In one case
the remedy consists in saying that it is a thing that happens to everyone
(let us take it on that level), yes, it is a thing that happens to everybody,
and therefore, sooner or later, it will come and there is no reason why one
should have fear, it is quite a normal thing. You may add one more idea
to it, namely, as per experience (not yours, but just the collective human
experience), circumstances being the same, absolutely identical, in one
case people die, in another they do not — why? And if you push the
thing a little further, you say to yourself, after all it must depend on something which is altogether outside your consciousness — and in the end
one dies when one must die. That is all. When one has to die one dies,
and when one has not to die, one does not die. Even when one is in mortal
danger, if it is not your hour to die, you will not die. And even if you
are outside all danger, just a scratch on your foot will be enough to make
you die, there are people who died of a scratch of a pin on the foot — because the time had come. Therefore, fear has no sense. What you can
do is to rise to a state of consciousness where you can say, "It is like
that, we accept the fact because it seems an accepted thing that it is an inevitable fact. And I do not need to worry, because it will come only when
it must come. Therefore I do not need to have fear. When it is not to come, it
will not come to me, but when it must come, then only it will come to me.
And as it will come to me inevitably, it is better I do not have fear for the
thing, on the contrary, one must accept what is perfectly natural". This
is a well-known remedy, that is to say, very much in use.
There is another, a little more difficult, but better, I believe. That
is to say : "This body is not I", and try to find in oneself the part that is
truly one's self, until you find your psychic being. And when you have
found your psychic being — immediately, you understand — you have
the sense of immortality. And you come to know that what goes out or
what comes in is just a matter of convenience : "I am not going to weep
over a pair of shoes I leave aside because it is full of holes ! When my
pair of shoes is worn out I cast it aside, I do not weep". Well, the psychic
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de mourir, vous ne mourrez pas, et même si vous êtes hors de tout danger, il suffira de vous piquer le pied pour mourir, parce qu'il y a des gens qui sont morts d'une piqûre d'épingle au pied — parce que leur moment était venu. Par conséquent, la peur n'a pas de sens. Ce que vous pouvez faire, c'est d'arriver à un état de conscience où vous direz : "C'est comme cela, nous acceptons le fait parce qu'il semble reconnu que ce soit un fait inévitable. Mais je n'ai pas besoin de me tourmenter, parce que ça ne m'arrivera que quand ça doit m'arriver. Par conséquent, je n'ai pas besoin d'avoir peur : quand ça ne doit pas m'arriver, ça ne m'arrivera pas, quand ça doit m'arriver, ça m'arrivera. Et comme cela m'arrivera inévitablement, il vaut mieux que je n'aie pas peur de la chose, au contraire, il faut accepter ce qui est tout à fait naturel." Ça, c'est un remède qui est très répandu, c'est-à-dire très en usage. Il y en a un autre, un petit peu plus difficile, mais que je crois meilleur. C'est de se dire : "Ce corps, ce n'est pas moi", et de chercher en soi la partie qui est vraiment soi-même, jusqu'à ce que l'on ait trouvé son être psychique. Et quand on a trouvé son être psychique — instantanément, vous entendez —, on a le sens de l'immortalité. Et on sait que ça, ce qui s'en va ou ce qui vient, c'est seulement une commodité : "Je ne vais pas pleurer après une paire de chaussures que je laisse quand elle est toute trouée ! Quand ma paire de chaussures est usée, je la laisse, et je ne pleure pas." Eh bien, l'être psychique a pris ce corps parce qu'il avait besoin de s'en servir pour faire son travail, mais quand le moment de quitter le corps est venu, c'est-à-dire quand on doit le laisser parce qu'il n'est plus bon à rien pour une raison ou une autre, on le laisse, on n'a pas peur. C'est un geste tout à fait naturel — et que l'on accomplit même sans regret, c'est tout. Et de la minute où vous êtes dans l'être psychique, vous êtes dans ce sentiment-là, spontanément et sans effort. Vous planez au-dessus de la vie physique et vous avez le sens de l'immortalité. Pour moi, je considère que c'est le meilleur remède. L'autre est un remède intellectuel, de bon sens et de raisonnement. Celui-là est une expérience profonde que l'on peut toujours retrouver de la minute où l'on retrouve le contact avec son être psychique. C'est un phénomène vraiment intéressant parce que c'est automatique. De la minute où vous êtes en rapport avec votre être psychique, vous avez le sens de l'immortalité, d'avoir toujours été et d'être |
being has taken this body because it needed the body to do its work,
but when the time comes to leave the body, that is to say, when it must
leave the body because it is no longer of any use, for some reason or other,
it leaves the body and has no fear. It is quite natural a gesture — and it
is done without the least regret, that's all.
And the moment you are in your psychic being, you have that feeling,
spontaneously, effortlessly. You soar above the physical life and you have
the feeling of immortality. As for me, I consider this to be the best remedy. The other is an intellectual, a commonsense, a rational remedy.
This is a deeper experience and you can always have it back, as soon as
you recover the contact with your psychic being. This is a truly
interesting phenomenon, for it is automatic. As soon as you are in relation with your psychic being, you have the feeling of immortality, that
you have been always and are always there, eternally. And then what
goes and what comes are life's accidents and have no importance. Yes,
this is the best remedy. The other is like the prisoner finding good reasons for accepting the prison. This one is for him for whom the prison
does not exist.
Now, a third thing also one must know, but for this one has to be a
mighty yogi. For it means to know that death is not an inevitable thing,
it is an accident which has been occurring till now (which seems in any
case to have occurred till now), but we have put into our head and our
will to conquer this accident and to surmount it. But it is so terrible, so
formidable a battle against all laws of Nature, against all collective suggestions, earthly habits, that unless, as I have said, you are a top class
warrior and whom nothing frightens, it is better not to begin the battle.
You must be an absolutely intrepid hero, for at every step, every second
you have to fight a battle against all established things. It is not a very
easy thing. Even as an individual it is a battle against oneself, because
(I think I have already told you once), if you want your physical consciousness to be in a state that admits of physical immortality, you must to such
an extent be free from everything that now represents the physical consciousness that it becomes every second a battle. All feelings, all sensations,
all thoughts, all reflexes, all attractions, all repulsions, all existing things,
all that forms the fabric of our physical life have to be overcome, transformed and freed from all their habits. This is a battle of every second |
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toujours, éternellement. Et alors, ce qui vient et s'en va, ce sont des. accidents de la vie, ça n'a cas d'importance. Ça, c'est le meilleur remède. L'autre, c'est le prisonnier qui trouve de bonnes raisons pour accepter , sa prison. Ça, c'est celui pour qui il n'existe plus de prison. Maintenant, il faut aussi savoir une troisième chose, mais pour cela, alors, il faut être un yogi formidable. C'est de savoir que la mort n'est pas une chose inévitable, que c'est un accident qui s'est toujours produit jusqu'à présent (qui en tout cas a l'air de s'être toujours produit jusqu'à présent), et que nous avons mis dans notre tête et dans notre volonté de vaincre cet accident et de le surmonter. Mais ça, c'est une bataille si terrible, si formidable, contre toutes les lois de la Nature, toutes les suggestions collectives, toutes les habitudes terrestres, que, à moins, comme je l'ai dit, d'être un guerrier de première classe et que rien n'effraye, il vaut mieux ne pas commencer la bataille. Il faut être un héros absolument intrépide parce que, à chaque pas et à chaque seconde, on a à livrer une bataille contre tout ce qui est établi. Alors ce n'est pas très commode. Et même individuellement, c'est une bataille contre soi-même, parce que (je crois vous l'avoir déjà dit une fois), si vous voulez que votre conscience physique soit dans un état qui permette l'immortalité physique, il faut tellement que vous soyez libres de tout ce que représente maintenant la conscience physique, que c'est une bataille de chaque seconde. Tous les sentiments, toutes les sensations, toutes les pensées, tous les réflexes, toutes les attractions, toutes les répulsions, tout ce qui existe, tout ce qui est le tissu de notre vie physique doit être surmonté, transformé et libéré de toutes ses habitudes. Ça, c'est une bataille de chaque seconde contre des milliers et des millions d'adversaires. A moins que l'on ne se sente un héros, il vaut mieux ne pas essayer. Parce que cette solution-là, eh bien ... Je ne sais pas, je crois que l'on m'a posé cette question déjà une fois : "Est-ce que quelqu'un a déjà réussi ?" A dire vrai, je n'en sais rien parce que je n'ai pas rencontré cette personne... Je n'ai pas le sentiment que l'on ait réussi encore jusqu'à présent. Mais c'est possible. Seulement, celui ou celle qui l'a fait, ne l'a pas déclaré, en tout cas jusqu'à présent. Les deux autres solutions sont sûres, et à votre portée. Maintenant, il y a un petit remède qui est très, très facile. Parce qu'il est basé simplement sur une petite question de bon sens personnel... Il faut se faire une petite observation, se dire que quand on a peur, c'est comme si la peur |
against thousands and millions of enemies. Unless you feel you are a hero,
better not to try. Because this solution, well... I do not know, but it
seems I was asked this question sometime : "Has anyone ever succeeded ?"
To tell you the truth I have never met such a person .... I do not have the
feeling that anyone has succeeded till now. But it is possible. Only, he
or she who has done it has not declared it, at least, not till now.
The other two solutions are safe and sure and within your reach:
Oh ! There are many ways of curing oneself of fear. But in reality
everyone finds his own way, that is good for him. There are people to
whom you have simply to say : "Your fear is a weakness", and they would
immediately find means to look at it with contempt, for they have a horror of weakness. There are others, you tell them : "Fear is a suggestion
from hostile forces, you must push it away, as you do with hostile forces",
and it is very effective. For each one it is different. But first of all you
must know that fear is a very bad thing, very bad, it is a dissolvent, like
an acid. If you put a drop on something, it eats into the substance. The
first thing to do is not to have fear. I knew people who boasted of their
fear. They are incurable. That is to say, quite naturally they would say,
"Ah, just imagine, I had such fear !" And then what of it ! It is nothing
to be proud of. There is nothing to be done with such people.
However, when once you recognise that fear is a thing neither good |
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attirait la chose dont on a peur. Si vous avez peur de la maladie, c'est comme si vous attiriez la maladie. Si vous avez peur d'un accident, c'est comme si vous attiriez l'accident. Ça, si vous observez un petit peu en vous-mêmes ou autour de vous, vous vous en apercevrez, c'est un fait constant. Alors, si vous avez un tout petit peu de bon sens, vous dites : "C'est une maladresse d'avoir peur de quelque chose, parce gué Justement c'est comme si je faisais un petit signe à cette chose pour qu'elle vienne à moi. Si j'avais un ennemi qui voulait me tuer, je n'irais pas lui dire : tu sais, c'est moi que tu veux tuer !" C'est quelque chose comme cela. Alors, puisque la peur est mauvaise, nous ne l'aurons pas. Et si vous dites que vous ne pouvez pas l'empêcher avec votre raison, eh bien, cela prouve que vous n'avez aucun contrôle sur vous-mêmes et qu'il faut travailler un petit peu à vous contrôler. C'est tout.Oh ! il y a beaucoup de moyens de se guérir de la peur. Mais au fond, chacun trouve son moyen à lui, qui lui est bon. Il y a des personnes à qui il suffirait de dire : "Votre peur est une faiblesse", et immédiatement elles trouveraient le moyen de mépriser la peur parce qu'elles ont horreur de la faiblesse. Il y en a d'autres, on leur dit : "La peur est une suggestion des forces hostiles, il faut la repousser comme vous repoussez les forces hostiles", ça réussit très bien. Pour chacun, c'est autre chose. Mais il faut d'abord savoir que la peur est très mauvaise. C'est une chose très mauvaise, c'est un dissolvant. C'est comme un acide. Si vous en mettez une goutte sur quelque chose, ça ronge la substance. Le premier pas, c'est de ne pas admettre que l'on puisse avoir peur. Ça, c'est le premier pas. J'ai connu des gens qui se vantaient de la peur qu'ils avaient. Ceux-là sont inguérissables. C'est-à-dire qu'ils disaient tout à fait naturellement: "Ah ! imaginez-vous, j'avais si peur !" — Et puis après ! Il n'y a pas de quoi se vanter. Avec ceux-là, il n'y a rien à faire.Mais enfin, quand on reconnaît que la peur n'est pas une chose bonne, ni favorable, ni noble, ni digne d'une conscience un peu éclairée, on commence à lutter. Et je dis, le moyen qui est bon pour l'un n'est pas bon pour l'autre ; il faut trouver son propre moyen. Cela dépend de chacun. La peur aussi est une chose terriblement collective et contagieuse— contagieuse, ça s'attrape encore plus que les plus contagieuses de toutes les maladies. Vous respirez une atmosphère de peur, et instantanément vous avez peur, sans même savoir ni pourquoi ni comment ni rien, simple ment |
nor favourable nor noble nor worthy of a little enlightened consciousness, you just begin to fight against it. And I say, one man's way is not another's; one must find one's own way, it depends on everyone. Fear is a terrible and contagious thing — contagious, it is more catching than the most contagious of illnesses. You breathe an atmosphere of fear, instantly you have fear, without even knowing why or how, nothing, simply because there was an atmosphere of fear. A panic at an accident is nothing but an atmosphere of fear spreading out upon everybody. It is quite curable. There are numerous cases when a panic stopped outright simply because some refused the suggestion and could counteract it with an opposite suggestion. For the mystics the best cure is as soon as one feels that one is getting afraid of something, to think of the Divine, to lie down in his lap or at his feet, letting him be wholly responsible for everything that happens, within, outside, everywhere — and the fear goes away forthwith. That is the cure of the mystic. It is the easiest of all. But everybody does not possess the grace of being a mystic.
Sometimes we find there are latent powers in us of which we are
unaware. To do a work, how is one to know that one is capable
of doing it? .
How to know whether one is capable of doing it or not ! By trying.
It is the best. If you do not succeed immediately, persevere. And you
must know that if a strong urge, a very strong urge comes into you to do
something, that means the work has something to do with you and you
are capable of doing it. But one can have powers hidden to such an extent
that one has to dig long enough to find them. So you must not get discouraged at the first setback, you must persist.
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parce qu'il y avait une atmosphère de peur. Les paniques dans les accidents, ce n'est pas autre chose qu'une atmosphère de peur qui se répand sur tout le monde. Et c'est très guérissable. Il y a eu de nombreux cas où des personnes ont arrêté net une panique simplement parce qu'elles avaient refusé la suggestion et qu'elles avaient pu la contrecarrer par une suggestion opposée. Pour les mystiques, la meilleure guérison, dès que l'on commence à sentir qu'on a peur de quelque chose : on pense au Divin, et puis on se blottit dans ses bras, ou à ses pieds, et on Le laisse entièrement responsable de tout ce qui vous arrive, dedans, dehors, partout — et immédiatement la peur cesse. C'est le remède du mystique. C'est le plus facile de tous. Mais tout le monde n'a pas la grâce d'être mystique.
Quelquefois, il y a des forces cachées en nous, que nous ne connaissons pas. Pour faire un travail comment comprendre si l'on est
capable de le faire ?
Comment savoir si l'on est capable de le faire ! —ESSAYER. C'est
la meilleure chose. Et si vous ne réussissez pas tout de suite, persévérez.
Et il faut savoir que si une inclination, une très forte inclination à faire
quelque chose vient en vous, cela veut dire que ce travail a quelque chose
à faire avec vous, et que vous êtes capable de le faire. Mais on peut avoir
des pouvoirs qui sont si bien cachés qu'il faut creuser longtemps avant
de les trouver. Alors il ne faut pas se décourager à la première défaite, il
faut continuer.
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Notes sur le Chemin
Le Ier mai 1971
On a vraiment l'impression que le monde est dans la tourmente.
O UI, oh ! oui.
Et les individus.
(silence)
Depuis le matin, c'est comme cela — des grèves, des querelles, des
désordres ... Et alors, l'impression qu'il faut rétablir l'ordre à l'aide de
ceux qui ont créé le désordre. C'est cela qu'il faut faire. Au lieu de la
base de bonne volonté ordinaire et de toutes les règles morales, sociales —
tout ça, brrm ! par terre —, il faut monter au-dessus, il faut la Volonté
divine et l'Harmonie divine, et c'est Ça que nous voulons, et alors ceux qui
sont révoltés contre l'ordre ordinaire des choses et les conventions sociales
ordinaires : prouvez que vous êtes en rapport avec une conscience plus
haute et une vérité plus vraie.
C'est le moment de faire ... (geste de bond au-dessus).
Et au point de vue pouvoir d'organisation, c'est un pouvoir...
extrêmement puissant. C'est étonnant. Et alors, si ce pouvoir est mis au
service de l'ordre supérieur, de la conscience plus vraie, quelque chose
pourra être fait.
Il faut... faire un bond en haut.
Tous les gens qui veulent rétablir l'ordre tirent en arrière dans toutes
les vieilles idées — c'est pour cela qu'ils ne réussissent pas. Fini, ça.
C'est fini. Nous montons. Seuls ceux qui peuvent monter, peuvent faire.
(long silence) |
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Tu n'as rien? Rien à demander?
Je ne sais pas très bien dans quelle direction je vais.
Il n'y a qu'une direction — vers le Divin. Et comme tu le sais, c'est
aussi bien au-dedans qu'au-dehors, en haut qu'en bas. C'est partout.
C'est dans le monde tel qu'il est qu'il faut trouver le Divin et s'accrocher
à lui — à lui seul, il n'y a pas d'autre moyen.
* **
Le 22 mai 1971
Si le Seigneur veut pour nous le succès, il peut être formidable. Il y a
la possibilité d'un succès for-mi-da-ble — pas en l'air : ici. Le tout est de
savoir si le temps est venu pour le succès.
(long silence)
Partout il y a la possibilité, je te dis, d'un succès ... extraordinaire.
Est-ce que le moment est venu, je ne sais pas ? ... Moi, je me fais comme
cela (geste minuscule), physiquement toute petite, et je laisse ... (geste
mains ouvertes au Seigneur').
N'est-ce pas, il y a la Volonté qui vient, et puis il y a toutes les formations qui entrent et qui retardent son exécution—je voudrais, je
voudrais que mon atmosphère soit... un transmetteur limpide, tout à
fait limpide. Je ne tâche même pas de savoir quoi, parce que cela aussi,
ça introduit une humanité ordinaire ... Le transmetteur limpide, limpide :
Et au fond, nous ne savons pas pourquoi "ceci est comme cela",
pourquoi "cela est comme cela", et nous avons une vue ... même si notre
vue est terrestre, elle est si petite, si petite — si exclusive : nous voulons |
May 1, 1971
One really feels that the world is in a turmoil. .
YES, oh, yes !
And individual people.
(silence)
Since the morning, it has been like that — strikes, quarrels, disorders....
And then the feeling that order must be re-established with the help of
those who created the disorder. That is the thing to be done. Instead
of the basis of ordinary good will and all the moral and social rules — all that
dashed to the ground —, one must rise up above, the divine Will and the
divine Harmony must be there, it is that which we want, and then
those who have revolted against the ordinary law of things and the ordinary social conventions : prove that you are in relation with a higher consciousness and a truer truth.
It is time to do it... (gesture of a leap upward)
And from the point of view of organising power, this is a power ...
extremely powerful. It is a wonder. And then if this power is placed
at the disposal of the higher order, the truer consciousness ... something
can be done.
One must.... must take a leap upward.
All people who want to re-establish order pull backward into all old
ideas — that is why they never succeed. This is finished, finished for good.
We go upward. Only they who rise can act.
(long silence) |
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ça, nous ne voulons pas ça ... D'abord, d'abord faire des instruments — il faut qu'on soit LIMPIDE, limpide, que ça passe sans déformation et sans obstacle. Au fond, c'est à cela que je passe mon temps : essayer d'être comme cela.
Mais cette possibilité de victoire que tu sens, c'est quelque chose de
récent ?
Oui.
C'est récent. Parce que, apparemment, les circonstances ne sont pas
si bonnes évidemment — apparemment.
Oh ! tu sais ... Toutes les circonstances semblaient s'organiser pour
une catastrophe.
Oui.
Il y a seulement quelques jours, c'était comme si la catastrophe
s'approchait. Et alors, à ce moment-là, ça a été comme si tout mon être ...
(comment dire ?) c'était, oui, on peut appeler cela une aspiration à la
Victoire véritable, non pas celle que veut celui-ci ou que veut celui-là
ou ... à la Victoire véritable. C'est cela qui semble avoir amené toutes les
difficultés (ces volontés exclusives). Et puis, tout d'un coup, comme une
lumière a paru : la possibilité de la Victoire. C'est encore ... Ce n'est
pas miraculeux, mais c'est l'Intervention ... l'intervention de la Sagesse
Suprême — est-ce qu'elle sera concrète ? On verra. Elle semble, elle
semble venir comme cela (geste à une certaine hauteur, les deux paumes
tournées vers le bas), comme une possibilité.
Non, c'est récent, c'est tout récent. Je ne peux pas dire parce que
ce n'est pas venu brusquement, mais c'est une question de jours. |
You have nothing ? Nothing to ask ?
I do not know very well in which direction I am moving ?
There is only one direction — towards the Divine. And as you
know, it is as much inward as it is outward, as much upward as downward.
It is everywhere. It is in the world as it is that one must find the Divine
and cling to Him — and to Him alone, there is no other way.
*
**
May 22 1971
If the Lord wants success for us, it can be something tremendous.
There is the possibility of a tre-men-dous success — not in the air, but
here. The whole thing is to know whether the time for that success is
come.
(long silence)
Everywhere there is the possibility, I tell you, of an ... extraordinary
success. Is the moment come, I do not know? ... As for myself, I make
me like this (gesture of smallness), physically quite small, and I leave ...
(gesture of arms open wide towards the Lord).
Well, there is the Will that is coming down and then there are all
these formations that get in and delay its execution — I would like, I
would like my atmosphere to be ... a limpid, altogether limpid transmitter.
I do not try even to know what it is, for that too brings in the ordinary
humanity .... The limpid, limpid transmitter : let it come like that (gesture
of descent), pure, in all its purity — even if it be formidable.
In reality, we do not know why "this is like that", why "that is like
that", and we have a vision ... even if our vision includes the earth, it is |
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Oui, parce que depuis quelque temps je sentais un grand pessimisme.
Ça, c'est une mauvaise attitude.
Je n'avais pas cette attitude d'ailleurs,, mais c'est comme une atmosphère pessimiste qui venait.
C'est tout ce qui ne veut pas le Divin, qui crée cette atmosphère,
exprès pour décourager ceux qui veulent le Divin. Il faut ... il ne faut
pas faire attention. Ça, c'est le moyen du diable. Le pessimisme est l'outil du démon, et il sent sa situation ...
(geste branlant). N'est-ce pas, si
ce que je vois possible se réalise, ce sera vraiment une Victoire décisive
sur les forces adverses — naturellement il se défend de son mieux ... Ça,
c'est toujours le diable, dès que tu vois même la queue du pessimisme,
c'est le diable. C'est son grand outil.
*
**
Le 9 juin 1971
Il y a une ruée de forces adverses. Une ruée enragée. Mais on commence à avoir la Réponse — c'est seulement un tout petit commencement.
Dans chacun c'était comme un ouragan—ce n'est pas complètement
fini. Tout ce que l'on croyait vaincu et repoussé, se reprécipite — chez
les plus inattendus —, sous toutes les formes, mais surtout caractère, oh !...
les doutes, révoltes, tout cela...
(silence)
On m'a demandé un message pour toute l'Inde. Je l'ai donné
(Mère
tend le texte au disciple) : |
so small, so small — so exclusive : we want this, we do not want that....
First of all, the very first thing is to make the instruments ... one must
be LIMPID, limpid, letting things pass without deformation, without
obstruction.
Indeed, I am spending my time at that : trying to be like that.
But this possibility of victory that you are feeling, is it something recent?
Yes.
It is recent. Because, apparently, the circumstances are evidently
not so good — apparently.
Oh ! you know .... All the circumstances seemed to organise for a
catastrophe.
Yes.
Only a few days ago it was as though the catastrophe was impending.
And then, at that moment, my whole being was, as though ... (how to
say ?) it was, yes, one might call it, an aspiration for the true Victory, not
that which this one wants or that one wants or ... but the real Victory.
It is this which seems to have brought in all the difficulties (the exclusive
wills). And then all at once there appeared as though a light : the possibility of the Victory. It is still.... It is not miraculous, but it is the Intervention ... the intervention of the Supreme Wisdom — will it be concrete ?
We will see. It seems to come, it seems to come in that way (gesture at
a certain height, the two palms turned downward), as a possibility.
No, it is recent, quite recent. I cannot say, for it did not come suddenly, but it is a question of days. |
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Seigneur, Vérité Éternelle Permets que nous n'obéissions qu'à Toi et que nous vivions selon la Vérité 1.
C'est une ruée du Mensonge, effroyable. C'était comme si tout le
monde mentait, même les gens les plus inattendus — partout, partout,
partout. Et c'était pour moi vivant (Mère fait le geste de voir) oh ! horrible, tu ne peux pas t'imaginer ... Une petite torsion à droite, une petite
torsion à gauche, une petite torsion ... rien, rien, rien de droit. Et alors,
le corps s'est dit : "Où est ton mensonge ?" Il s'est regardé. Et il a vu
cette vieille histoire : "Il faut appeler le Seigneur seulement quand c'est
important ! (Mère rit) Tu ne peux pas espérer être avec Lui tout le
temps !" Alors il a reçu une bonne tape ! ... Ce n'était pas agressif, ça
avait l'air d'une humilité — il a reçu une bonne gifle.
C'était un acharnement de choses désagréables — plus que désagréables : vraiment, vraiment méchantes et mauvaises et destructrices.
Un acharnement, jusqu'à ce qu'il ait compris. Alors, ce sentiment est
venu dans tout le corps, toutes les cellules, partout, tout le temps —
c'était même arrivé au point que je ne pouvais pas avaler quand je mangeais —, jusqu'à ce que tout, tout comprenne : je n'existe que par le
Divin, je ne peux persister que par le Divin ... et je ne peux être moi-même qu'en étant le Divin. Après cela, c'était mieux. Maintenant le
corps a compris.
(long silence)
Tu n'as rien à demander ? Rien à dire ?
1 Supreme Lord, Eternal Truth Let us obey Thee alone and live according to Truth. |
Yes, because for some time I was feeling a great pessimism.
That is a bad attitude.
I did not have that attitude, however, but it was as though a pessimistic atmosphere was coming in.
All that does not want the Divine creates this atmosphere, purposely
to discourage those who want the Divine. You must, you must not pay
attention. That is the way of the devil. Pessimism is the demon's weapon
and he senses his situation ... (gesture of shaking). Well, if what I see as
possible is realised, it will be truly a decisive victory over the adverse
forces — naturally, he defends himself as best as he can .... That is the
devil always, as soon as you see even the tail of pessimism, it is the devil.
That is his great weapon.
* **
June 9, 1971
There is a rush of adverse forces. A mad rush. But the Response
has started coming — it is just a small starting. In everyone it was as
though a hurricane — it has not gone completely. All that was believed
to have been conquered and repulsed rushes back again — in the most
unexpected persons — in all forms, but especially in its character, oh !
... doubts and revolts and all that...
(silence)
A message was asked from me for the whole of India. I have; given |
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J'ai l'impression que la destinée est mauvaise.
Non, ce n'est pas vrai. Cela fait partie du Mensonge, c'est ce Mensonge. Il n'y a pas de mauvaise destinée, c'est une blague ! C'est un vrai
mensonge ... Ce n'est pas vrai du tout, du tout, du tout.
Voilà, ça te donne justement un exemple : c'est comme cela — c'est
comme cela partout (Mère fait un geste comme avec des griffes). Moi, j'ai
l'impression que je vois des diablotins avec des mains crochues qui essayent
de s'agripper à tout le monde. Ah ! tu devrais les regarder et puis rire —
leur tirer la langue comme un enfant mal élevé.
(long silence)
En tout cas, on est bien assailli.
Oh ! ... Je te dis, c'était une ruée en masse — mais ça ne fait rien ...
Il faut s'élever au-dessus, et puis ... (geste de regarder d'en haut).
Ce que j'ai dit, c'est la Vérité, c'est le seul remède :
n'exister que pour le Divin
n'exister que par le Divin
n'exister qu'au service du Divin
n'exister que ... en devenant le Divin.
Voilà.
Il n'y a pas "toi", il n'y a pas "il faut attendre", il n'y a pas "ça viendra
en son temps", il n'y a pas ... toutes ces choses très raisonnables, ça
n'existe plus — c'est Ça (Mère abat son poing), comme une lame d'épée.
C'est Ça. Et c'est Ça envers et contre tout : le Divin. Le Divin seul. Tout
le fatras de mauvaises volontés et de révoltes et de ... tout ça (Mère lève
un doigt immuable) ça doit être balayé. Et ce qui dit qu'on périra ou qu'on
sera détruit par Ça, c'est l'ego — c'est monsieur l'Ego qui essaye de se
faire prendre pour l'être véritable.
Mais le corps a appris que même sans ego, il est ce qu'il est, parce
qu'il est ça par la Volonté divine et pas du tout par l'ego — nous existons |
Supreme Lord, Eternal Truth Let us obey Thee alone and live according to Truth.
It is a terrible rush of Falsehood. It was as though the whole world,
everyone were lying, even the most unexpected people — everywhere,
everywhere, everywhere. And for me it was a living thing (Mother makes
the gesture of seeing) Oh ! horrible, you can't imagine.... A little twist
to the right, a little twist to the left, a little twist... nothing, nothing,
nothing is straight. And then the body asks itself : "Where is your falsehood ?" It looked at itself. And it saw the old story : "The Lord is to be
called in when the matter is important! (Mother laughs) You don't expect
to be with Him all the time !" Then it got just a nice tap ! ... It was
not aggressive, it looked something like humility — it got a good slap.
It was a mad fury of disagreeable things — more than disagreeable: (long silence)
You have nothing to ask ? Nothing to say ?
I have the feeling that the destiny is bad.
No, it is not true. This is part of the Falsehood, it is that Falsehood.
There is no bad destiny, it is a bluff! That is a real Falsehood ... it is
not true at all, at all, at all.
There, it just gives you an example : it is like that, like that everywhere |
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par la Volonté divine et non par l'ego. L'ego était un moyen — un moyen d'il y a des siècles —, maintenant ça ne vaut plus rien, son temps est passé. Maintenant... (Mère abat son poing) la conscience, c'est le Divin; le pouvoir, c'est le Divin ; l'action, c'est le Divin ; l'individualité, c'est le Divin. Et le corps a très bien compris, senti; il a "réalisé" comme on dit en anglais, realized, understood, que ce sens d'être une personnalité séparée est tout à fait inutile, tout à fait, n'est pas du tout indispensable à son existence, elle est tout à fait inutile. Il existe par un autre pouvoir et une autre volonté, qui n'est pas personnelle : c'est la Volonté Divine. Et il ne sera ce qu'il doit être que le jour où il sentira qu'il n'y a pas de différence entre lui et le Divin. Voilà tout. Tout le reste est mensonge — mensonge, mensonge, et mensonge qui doit disparaître. Il n'y a qu'une réalité, il n'y a qu'une vie, il n'y a qu'une conscience (Mère abat son poing) : le Divin.
______________ Cont. from p. 97
(Mother makes a gesture as though with claws).
As for me, I feel as though I see goblins with hooked hands that try to clutch at everybody. Ah !
You should have a look at them and then laugh — put out the tongue, as
a child with no manners.
(long silence)
In any case, you are attacked on all sides.
Oh ! ... I tell you it is a massive rush — but it matters not.... One
must rise above, and then ... (gesture of seeing from above).
|
What I have told you is the Truth, that is the only remedy :
Not existing but for the Divine Not existing but through the Divine Not existing but in the service of the Divine Not existing but... by becoming the Divine.
There you are.
There is no "you", there is no "one must wait", there is no "it will
come in its time", there is no ... all these things, very reasonable, do not
exist any more — it is That (Mother brings down her fist), like a sword
blade. It is That. It is That in spite of any and everything: the Divine,
the Divine alone. All this rubbish of bad will and revolt and ... all that
(Mother lifts a stiff finger), that must be swept away. And what says that
one shall perish or that one shall be destroyed by That, is the ego — it is
Sir Ego that tries to be taken as the true being.
But the body has learnt that even without the ego, it is what it is,
because it is that by the divine Will, not by the ego — we exist by the
divine Will and not by the ego. The ego was a means — a means for many
centuries — now it is worth nothing, its time has passed. Now ... (Mother
brings down her fist), the consciousness, it is the Divine, power, it is the
Divine; action, it is the Divine; individuality, it is the Divine.
And the body has understood, felt very well, it has "realised",
"understood" that this sense of being a separate individuality is altogether
useless, altogether, it is not at all indispensable for its existence, it is
wholly useless. If exists through another power, another will which is
not personal : it is the divine Will. And it will be what it should be only
the day it feels that there is no difference between itself and the Divine.
That is all.
The rest is falsehood, falsehood, and falsehood that must disappear.
There is only one reality, there is only one life, there is only one consciousness
(Mother brings down her fist) : the Divine.
T |
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Sri Aurobindo
Correspondence with Nirodbaran I
SRI AUROBINDO ON HIS EARLY LIFE, DEVELOPMENT AND YOGA
His Development — Spiritual, Literary and Philosophic
Nirodbaran (29.10.1935) : I would like to ask something about style in literature. Don't you think that for creating something really good, style is very important — Ie style, c'est I'homme, as they say ?
For an effective style, reading is very necessary. In order to manufacture your style, which is incomparable, your enormous reading
must have helped a lot, I am sure.
Excuse me ! I never manufactured my style; style with any life in it
.cannot be manufactured. It is born and grows like any other living thing.
Of course, it was fed on my reading which was not enormous — I have
read comparatively little — (there are people in India who have read fifty
times or a hundred times as much as I have), only I have made much out
of that little. For the rest it is Yoga that has developed my style by the
development of consciousness, fineness and accuracy of thought and vision,
increasing inspiration and an increasing intuitive discrimination (self-critical) of right thought, word-form, just image and figure. |
Sri Aurobindo
Correspondance avec Nirodbaran
I
PREMIÈRES ANNÉES DE FORMATION ET DE YOGA
Formation spirituelle, littéraire et philosophique
Nirodbaran (29.10.193 5) : Je voudrais vous demander quelque chose au sujet du style en littérature. Ne croyez-vous pas que pour créer quoi que ce soit de vraiment bon, le style soit très important ? "Le style, c'est l'homme", dit-on?
NATURELLEMENT, sans style, il n'y a pas de littérature — à part les romans comme ceux de Dickens ou de Balzac dont le mauvais style peut se rattraper par la vigueur et la puissance du fond.
Si l'on veut un style vigoureux, lire est très nécessaire. Pour fabriquer
votre style, qui est incomparable, votre énorme culture a dû vous
aider considérablement, j'en suis sûr.
Excusez-moi ! Je n'ai jamais fabriqué mon style. Un style tant soit
peu vivant ne peut pas se fabriquer. Il naît et il grandit, comme n'importe
quel autre organisme. Bien sûr, il s'est nourri de mes lectures, qui n'étaient
pas énormes — j'ai lu relativement peu (il y a des gens en Inde qui ont
lu cinquante ou cent fois plus que moi), mais j'ai beaucoup tiré de ce
peu-là. Pour le reste, c'est le yoga qui a fait mon style, par le développement de la conscience, par la finesse et l'exactitude de la pensée et de la
vision, par une inspiration croissante, par un discernement intuitif grandissant (auto-critique) de la pensée juste, delà forme verbale juste, de
l'image et de la figure justes. |
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1.11.1935 Methinks you are making just
a little too much of Yogic Force. Its potency as regards matters spiritual is
undeniable, but for artistic or intellectual things one can't be so sure about
its effectiveness. Take Dilip's1
case, one could very well say : "Why give credit to the Force ? Had he been as
assiduous, sincere etc., elsewhere, he would have done just the same."
Will you explain to me how Dilip who could not write a single good
poem and had no power over rhythm and metre before he came here,
suddenly, not after long "assiduous efforts" blossomed into a poet, rhythmist and metrist after he came here ? Why was Tagore dumbfounded by
a "lame man throwing away his crutches" and running freely and surely
on the paths of rhythm? Why was it that I who never understood or cared
for painting, suddenly in a single hour by an opening of vision got the eye
to see and the mind of understanding about colour, line and design?
How was it that I who was unable to understand and follow a metaphysical argument and whom a page of Kant or Hegel or Hume or even
Berkeley left either dazed and uncomprehending and fatigued or totally
uninterested because I could not fathom or follow, suddenly began writing
pages of the stuff as soon as I started the Arya
1 A former disciple of Sri Aurobindo, a well-known Bengali poet and musician. 2 The monthly review where for six years (from 1914-1920) Sri Aurobindo wrote about five thousand pages of his work (at times, four to six books running simultaneously). 3 The Bande Mataram (in English) from 1906 to 1909 in Calcutta. |
(l. 11.1935) Il me semble que vous attribuez juste un peu trop d'importance à la Force yoguique. Son pouvoir est indéniable en matière spirituelle, mais dans le domaine intellectuel et artistique, on ne peut pas être aussi certain de son efficacité. Prenez le cas de Dilip1, par exemple. On pourrait très bien dire : "Pourquoi attribuer le mérite à la Force ? S'il avait été aussi assidu, aussi sincère, etc., ailleurs qu'ici, il aurait/ait tout aussi bien."
Voulez-vous m'expliquer comment Dilip, qui ne pouvait pas écrire
un seul bon poème et n'avait aucune maîtrise du rythme ni du mètre
avant de venir ici, tout d'un coup, et sans longs "efforts assidus", est
devenu poète comme une fleur, rythmicien et métricien après son arrivée
ici? Pourquoi Tagore était-il ébahi de voir ce "boiteux jeter ses béquilles" et courir librement et sûrement sur les sentiers du rythme ?
Comment se fait-il que, moi, qui n'ai jamais compris la peinture ni ne
m'en souciais, tout d'un coup, en une heure, par une ouverture de la
vision, j'ai eu l'œil et la compréhension des couleurs, des lignes et de la
forme ? Comment se fait-il que, moi, qui étais incapable de comprendre
et de suivre un raisonnement métaphysique, et qu'une page de Kant ou
de Hegel ou de Hume, ou même de Berkeley, laissait ahuri et incompréhensif, fatigué, ou complètement froid parce que je ne pouvais pas entrer
dedans ni suivre, tout d'un coup, je me suis mis à écrire des pages et des
pages de ce calibre-là sitôt que j'ai commencé que la
1 Un ancien disciple de Sri Aurobindo, poète et musicien bengali renommé. 2 La revue mensuelle où pendant six ans (de 1914 à 1920) Sri Aurobindo a écrit quelque cinq mille pages de son œuvre (à certains moments, quatre et même six livres simultanément). 3 Le Bandémâtaram (en anglais) de 1906 à 1909 à Calcutta. |
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sovereignty. If you deny that evidence, no evidence will convince you because you are determined to think otherwise.
So about your style too, it is difficult to understand how much
the Force has contributed towards its perfection.
It may be difficult for you to understand, but it is not difficult for me,
since I have followed my own evolution from stage to stage with a perfect vigilance and following up of the process. I have made no endeavour
in writing. I have simply left the higher Power to work and when it did
not work, I made no efforts at all. It was in the old intellectual days that
I sometimes tried to force things and not after I started the development
of poetry and prose by Yoga. Let me remind you also that when I was
writing the Arya and also since whenever I write these letters or replies,
I never think or seek for expressions or try to write in good style, it is
out of a silent mind that I write whatever comes ready-shaped from above.
Even when I correct, it is because the correction comes in the same way.
Where then is the place for even a slight endeavour or any room at all for
"my great endeavours ?" Well ?
By the way, please try to understand that the supra-intellectual (not
the supramental only) is the field of a spontaneous automatic action. To
get it or to get yourself open to it needs effort, but once it acts there is no
effort. Your grey matter does not easily open, it closes up also too easily,
so each time an effort has to be made, perhaps too much effort — if your
grey matter would sensibly accommodate itself to the automatic flow there
would not be the difficulty and the need to "assiduous, sincere and earnest endeavour" each time, methinks. Well?
I challenge your assertion that the Force is more easily potent to produce spiritual results than mental (literary) results. It seems to me the
other way round. In my own case the first time I started Yoga, Pranayama,
etc., I laboured five hours a day for a long time and concentrated and
struggled for five years without any least spiritual result, (when the spiritual experiences did come, they were as unaccountable and automatic
as — as blazes), poetry came like a river and prose like a flood and other
things too that were mental, vital or physical, not spiritual richnesses or |
yoga, on peut faire en un moment ou en quelques jours ce qui demanderait normalement un long labeur "assidu, sincère et sérieux", cela suffirait à prouver le pouvoir de la Force du yoga. Mais une faculté qui n'existait pas apparaît rapidement et spontanément, ou une impuissance se change en haute puissance, ou un talent gêné se change avec une égale rapidité en une souveraineté facile et coulante. Si vous niez cette preuve, aucune preuve ne vous convaincra, parce que vous êtes déterminé à croire autrement. "'
Pour votre style aussi, il est difficile de comprendre dans quelle
mesure la Force a contribué à sa perfection.
C'est peut-être difficile à comprendre pour vous, mais ce n'est pas
difficile pour moi, parce que j'ai suivi pas à pas ma propre évolution, avec
une parfaite vigilance et en regardant de près le processus. Je n'ai pas
fait d'effort pour écrire. J'ai simplement laissé le Pouvoir supérieur
travailler—et quand il ne travaillait pas, je ne m'efforçais pas du tout.
Dans les vieux jours de l'intellect, j'ai parfois essayé de forcer les choses,
mais pas depuis que j'ai commencé la poésie et la prose par le yoga.
Permettez-moi de vous rappeler aussi que quand j'écrivais l'Arya, et
aussi chaque fois que j'écris ces lettres ou ces réponses, je ne pense jamais
ni ne cherche des expressions ni ne tente d'écrire en style choisi ; c'est
dans un silence mental que j'écris tout ce qui vient d'en haut tout formé.
Même quand je corrige, c'est parce que la correction vient de la même
manière. Alors, où trouvez-vous de la place, même pour un léger effort,
où le moindre recoin pour "mes grands efforts" ? Dites-moi ?
A propos, essayez de comprendre, s'il vous plaît, que le
supra-intellectuel (et pas seulement le supramental) est le domaine d'une action
automatique et spontanée. Pour y parvenir, ou s'y ouvrir, il faut des
efforts, mais une fois qu'il agit, il n'y a plus d'effort. Votre matière grise
île s'ouvre pas facilement (elle se ferme aussi trop facilement), alors
chaque fois il faut faire un effort—peut-être trop d'efforts. Si votre
matière grise voulait bien s'accommoder raisonnablement à ce flot automatique, il n'y aurait ni difficulté ni besoin chaque fois d'un "effort assidu,
sincère et sérieux", me semble-t-il. Non ? |
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openings. I have seen in many cases an activity of the mind in various directions as the first or at least early result. Why ? Because there is less resistance, more co-operation from the confounded lower members for these things than for a psychic or a spiritual change. That is easy to understand at least. Well ?
(29.12.1934) I can quite understand that the inner knowledge
comes with the growth and heightening of consciousness. But what
about the outer knowledge — what we ordinarily call knowledge ?
The capacity for it can come with the inner knowledge. E.g. I understood nothing about painting before I did Yoga. A moment's illumination in Alipore jail opened my vision and since then I have understood
with the intuitive perception and vision. I do not know the technique,
of course, but I can catch it at once if anybody with knowledge speaks of
it. That would have been impossible to me before.
Suppose you had not studied English literature ; would it be still
possible for you to say something about it by Yogic experience ?
Only by cultivating a special siddhi,
*
**
By the way. What is this story about my four or five hour's concentration a day for several years before anything came down ? Such a thing
never happened, if by concentration you mean laborious meditation. What
I did was four or five hours a day Pranayama — which is quite another
matter. And what flow do you speak of? The flow of poetry came down
1 Occult power. |
Je défie votre affirmation que la Force soit plus facilement puissante pour produire des résultats spirituels que des résultats intellectuels (littéraires). Il me semble que c'est exactement le contraire. Dans mon cas, la première fois que j'ai commencé le yoga, prânâyâma, etc., j'ai peiné cinq heures par jour pendant longtemps et me suis concentré et débattu pendant cinq ans sans le moindre résultat spirituel (quand les expériences spirituelles venaient, elles étaient aussi inexplicables et automatiques que... que le diable), mais la poésie venait comme un fleuve et la prose comme un déluge, et d'autres choses aussi qui étaient mentales, vitales ou physiques, mais pas les richesses ni les ouvertures spirituelles. J'ai vu dans bien des cas que le premier résultat, ou du moins le résultat précoce, était une activité mentale en divers domaines. Pourquoi ? Parce qu'il y a moins de résistance, plus de coopération de ces fichues parties inférieures pour ces choses littéraires que pour un changement psychique ou spirituel. C'est facile à comprendre, du moins. Non ?
(29.12.1934') Je peux très bien comprendre que la connaissance
intérieure vienne avec le développement et l'élévation de la conscience. Mais quand il s'agit de la connaissance extérieure (ce que
nous appelons couramment la "connaissance") ?
La capacité de connaissance extérieure peut venir avec la connaissance intérieure. Par exemple, je ne comprenais rien à la peinture avant
de commencer le yoga. Un moment d'illumination dans la prison d'Alipore m'a ouvert la vision, et depuis j'ai compris par la perception intuitive
et la vision. Je ne connais pas la technique, bien entendu, mais je peux
la saisir tout de suite si quelqu'un de qualifié en parle. Avant, je n'aurais
pas pu.
Supposons que vous n'ayez pas étudié la littérature anglaise; vous
serait-il possible d'en parler tout de même, par expérience yoguique ?
Seulement en cultivant certaine siddhi
1 Pouvoir occulte. |
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while I was doing Pranayama, not some years afterwards. If it is the flow of experiences, that did come after some years, but after I had stopped the Pranayama for a long time and was doing nothing and did not know what to do or where to turn once all my efforts had failed. And it came not as a result of years of Pranayama or concentration, but in a ridiculously easy way, by the grace either of a temporary guru1 (but it was not that, for he was himself bewildered by it) or by the grace of the eternal Brahman and afterwards by the grace of Mahakali and Krishna. So don't try to turn me into an argument against the Divine, that attempt will be perfectly ineffective.
*
**
(1.4.1935') When one hears that you had to plod through a lot,
one wonders whether the story of Valmiki's2 sudden opening of
poetic faculties is true — whether such a miracle is really possible.
Plod about what ? For some things I had to plod — other things
came in a moment or in two or three days like Nirvana or the power to
appreciate painting. The "latent" philosopher failed to come out at the
first shot (when I was in Calcutta) — after some years of incubation (?)
it burst out like a volcano as soon as I started writing the "Arya". There
is no damned single rule for these things. Valmiki's poetic faculty might
open suddenly like a champagne bottle, but it does not follow that everybody's will do like that.
*
**
(4.4.1935) How can one train oneself to have a direct intuition ? Any special clinic or lessons?
1 Vishnu Bhaskar Lele whom Sri Aurobindo met for three days in December 1907 (Experience of Nirvana). 2 A highway, illiterate robber who received a mantra from the sage Narad, about two thousand B. C., then suddenly, seeing two birds coupled together killed by a hunter, began to express his sorrow in a Sanskrit verse, then he wrote the famous epic : The Ramayana, that is 24.000 couplets in Sanskrit. |
bien trop ennuyeux de courir après. Mais je suppose que si j'avais eu la connaissance yoguique (dans le cas hypothétique que vous dites), il aurait été très facile d'y ajouter la connaissance extérieure.
*
**
A propos, qu'est-ce que cette histoire de mes quatre ou cinq heures
de concentration par jour, pendant plusieurs années, avant que rien ne
descende ? Pareille chose ne s'est jamais produite — si par "concentration" vous entendez une méditation laborieuse. Ce que j'ai fait, c'est
quatre ou cinq heures de prânâyâma par jour — ce qui est tout autre chose.
Et qu'est-ce que ce "flot" dont vous parlez ? Le flot de poésie est descendu au moment où je faisais le prânâyâma — pas quelques années après.
Si vous voulez parler du flot d'expériences, en effet il est venu quelques
années plus tard, mais quand j'avais cessé le prânâyâma depuis longtemps,
et je ne faisais rien et je ne savais pas quoi faire ni de quel côté me tourner
parce que tous mes efforts avaient échoué. Et ce n'est pas venu comme
résultat d'années de prânâyâma et de concentration mais d'une façon ridiculement aisée — peut-être par la grâce d'un gourou provisoire1 (mais
ce n'est pas cela, puisque lui-même en était ahuri), ou par la grâce du
Brahman éternel et, plus tard, par la grâce de Mahâkâlî et de Krishna.
Par conséquent ne cherchez pas à me prendre comme argument contre
le Divin, parce que c'est une entreprise parfaitement futile.
*
**
(1.4.1935) Quand on entend dire que vous avez dû piocher tellement, on se demande si l'histoire de Vâlmîki2 et de l'ouverture
1 Vishnou Bhâskar Lélé, que Sri Aurobindo a rencontré pendant trois jours en décembre 1907 (expérience du Nirvana). 2 Bandit des grands chemins et illettré qui reçut un mantra du sage Nârad, environ deux mille ans av. J.C., puis, soudain, voyant un chasseur tuer deux oiseaux accouplés, se mit à exprimer sa douleur en poésie sanscrite, puis écrivit la célèbre épopée du Râmâyana, c'est-à-dire quelque 24.000 couplets en sanscrit, |
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It can be done — but I should have to write an essay on the Intuition to make my explanation intelligible.
I thought whatever is necessary will grow up itself, either by a growth of consciousness or something else.
It can or it may not. Why did not everything open up in me like
the painting vision and some other things ? All did not. As I told you
I had to plod in many things. Otherwise the affair would not have
taken so many years (30). In this Yoga one can't take a short cut in
everything. I had to work on each problem and on each conscious plane to
solve or to transform and in each I had to take the blessed conditions as
they were and do honest work without resorting to miracles. Of course if
the consciousness grows all of itself, it is all right, things will come with
the growth, but not even then pell-mell in an easy gallop.
*
**
The Realisation of the Self (London, Bombay, Baroda)
(31.10.1935) I have read what you wrote to Dilip the other day
about the way in which you had the experience of the Self ; that
such a thing could have happened seems to me almost unthinkable !
I can't help that. It happened. The mind's canons of the rational
and the possible do not give spiritual life and experience.
But can you not tell us what the experience was like ? Was it by any chance like the one you speak of in your Uttarpara Speech1 — the Vasudeva experience ?
1 In 1908, in the Alipore jail, Sri Aurobindo had the vision of Krishna in everything, which he has described later in his famous "Uttarpara Speech" (30th May 1909). |
soudaine de ses facultés poétiques est vraie et si pareil miracle est
réellement possible.
Piocher quoi ? Pour certaines choses j'ai dû piocher — d'autres sont
venues en un moment, ou en deux ou trois jours, comme le Nirvana ou
comme le pouvoir d'apprécier la peinture. Le philosophe "latent" n'a
pas réussi à sortir du premier coup (quand j'étais à Calcutta) ; après
quelques années d'incubation (?) il a éclaté comme un volcan aussitôt que
je me suis mis à écrire l'Arya Il n'existe pas une seule maudite règle
pour ces choses. La faculté poétique de Valmîki s'est peut-être ouverte
tout d'un coup comme une bouteille de Champagne, mais il ne s'ensuit pas
que tout le monde en fera autant.
* **
(4.4.1935) Comment peut-on s'entraîner à avoir une intuition
directe? Pouvez-vous me donner une description clinique ou des
leçons spéciales?
C'est possible —mais il faudrait que j'écrive un essai sur l'intuition
pour que mon explication soit intelligible.
Je croyais que tout ce qui était nécessaire, grandirait tout seul, soit
par le développement de la conscience, soit autrement.
Cela peut arriver, ou ne pas arriver. Pourquoi tout ne s'est-il pas
ouvert en moi, comme pour la vision de la peinture et certaines autres
choses ? — En effet, pas tout. Comme je vous l'ai dit, j'ai dû piocher pour
bien des choses. Autrement, l'affaire n'aurait pas pris tant d'années
(trente). Dans ce yoga, on ne peut pas toujours prendre un raccourci pour |
Page – 110 - 111
|
Great jumble — Mumble ! What has Vasudeva to do with it ? Vasudeva is a name of Krishna, and in the Uttarpara I was speaking of Krishna, if you please.
By the Self, I suppose, you mean the individual Self?
Good Lord, no. I mean the Self, sir, the Self, the Adwaita,
Vedantic,
Shankar Self. Atman, Atman ! A thing I knew nothing about, never
bargained for, didn't understand either.
But didn't you begin Yoga later on in
Gujarat?
Yes. But this began in London, sprouted the moment I set foot on
Apollo Bunder, touching Indian soil, flowered one day in the first year
of my stay in Baroda, at the moment when there threatened to be an accident to my carriage. Precise enough ?
(To be continued)
|
tout. J'ai dû travailler sur chaque problème pour le résoudre et sur chaque plan de conscience pour le transformer, et pour chacun j'ai dû accepter les fichues conditions telles qu'elles étaient et faire un boulot consciencieux, sans recourir aux miracles. Bien sûr, si la conscience grandit toute seule, c'est très bien, les choses viendront avec le développement, mais même alors, ce ne sera pas pêle-mêle, au galop et facilement.
*
**
(Londres, Bombay, Baroda)
(31.10.1935') y ai lu ce que vous avez écrit à Dilip Foutre jour à
propos de la manière dont vous avez eu l'expérience du Moi. Que ce
soit arrivé comme cela, me semble presque impensable.
Je n'y peux rien. C'est arrivé. Les règles mentales du rationnel et
du possible ne déterminent pas la vie spirituelle et l'expérience.
Mais ne pourriez-vous pas nous dire à quoi ressemblait l'expérience ?
Est-ce qu'elle est arrivée par hasard, comme celle dont vous parlez
dans votre discours d'Outtarpara1 (l'expérience de Vâsoudéva) ?
Quel méli-mélo ! Qu'est-ce que Vâsoudéva a à voir là-dedans ?
Vâsoudéva est un nom de Krishna, et dans le discours d'Outtarpara, je
parlais de Krishna, s'il vous plaît.
Par "Moi", je suppose que vous voulez dire le Moi individuel !
Seigneur Dieu, non ! Je veux dire le Moi, monsieur, le Moi—le
1 En 1908, dans la prison d'Alipore, Sri Aurobindo eut la vision de Krishna en toutes choses,
vision qu'il a décrite après dans son célèbre "discours d'Outtarpara" (30 mai 1909).
|
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|
Moi adwaïtien, védântique, shankarien — Atman, Atman ! Quelque chose "r dont je ne connaissais rien, à quoi je ne m'attendais pas, et que je ne comprenais même pas par-dessus le marché.
Mais n'est-ce pas plus tard que vous avez commencé le yoga, en Goudjerat ?
Oui. Mais cela a commencé à Londres, bourgeonné de la minute où j'ai posé le pied sur Apollo Bunder, en touchant la terre de l'Inde, et fleuri un jour, la première année de mon séjour à Baroda au moment où un accident menaçait ma calèche. Assez précis ?
(à suivre) Top |
Darshan
"NEEDLESS to say that those who aspire to Truth must abstain from
telling lies."
As usual, there was collective Meditation around the Samadhi in the
morning followed by a visit to Sri Aurobindo's Room, and in the evening,
the Darshan of the Mother. Later, at the playground there was the March
Past to the accompaniment of the J.S.A.S.A. Band.
Education Academic : Extension Lectures and Talks
On 20.3.71 Kireet spoke to our students giving an introduction to
Sri Aurobindo's "The Life Divine".
On 31.3.71 Promode Kumar read his Bengali poem on Sri
Aurobindo.
On 14.4.71 Arindam addressed our students on Sri Aurobindo.
On 23.4.71 Sri Aurobindo Society organised a meeting which was
addressed as follows :
1. Dayanand—Agriculture in Auroville.
2. Allain — Bharat Nivas and Matrimandir.
3. Norman — Education in Auroville.
4. Kireet — Latest trends in Education.
5. Navajata—Preparation for the Centenary.
6. Madanlal — On new publications.
On 26.4.71 Surendra Mohan Ghose spoke on "The Present
Situation". |
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|
'This is because the whole world is steeped in falsehood — so all actions that arise will be false, and this situation may continue for a long time and will bring much suffering to the people and the country. The only thing to do is to pray — from the heart — for Divine intervention as that is the only thing that can save us. And all people who can become conscious of this must decide very firmly to stand only on the truth and to act only in the truth. There should be no compromise. This is very essential. It is the only way. Even if things seem to go wrong and badly for us, as indeed they will, because of the present prevailing falsehood — we should not be deterred from our own determination to stand on the Truth.
This is the only way.'
Dr. M. Venkataraman continued his lectures on Higher
Mathematics ; Arindam and Nirod, on Sri Aurobindo.
Education Physical
There were normal group activities till the 3ist March 1971.
Our first season commenced with a march past on the 1st April
1971 with the Mother's message as follows :
"We are at one of these "Hours of God", when the old bases
get shaken, and there is a great confusion; but it is a wonderful opportunity
for those who want to leap forward, the possibility of progress is exceptional.
Will you not be of those who take advantage of it ?
Let your body be prepared through physical education for this
great change !
My blessings to all."
Activities were divided as follows :
Men — Athletics Ladies — Games Juniors — Aquatics Children (Ai & A2) — Gymnastics Younger children — Games |
Le 26 avril Surendra Mohan Ghose a parlé de la situation actuelle.
Le 15 mai le professeur M. Venkataraman a fait aux étudiants, sur le
sujet : "Ce qu'est l'intelligence", une causerie accompagnée d'histoires
en sanscrit, (programme du samedi)
Le 2 juin G. Bhattacharya, lieutenant-colonel en retraite, a parlé de
ses expériences intérieures dans une prison pakistanaise.
Le 9 juin Noiini a fait une conférence aux étudiants et aux professeurs
sur "Les peines de Dieu". Il la fit une deuxième fois le 2 juillet aux
membres de l'Ashram.
Le 12 juin Karl Pfanter, ancien Consul général d'Allemagne à
Madras, a fait une causerie aux étudiants sur : "Ce que notre époque
doit aux anciens Grecs". Le soir le professeur H. Maheshwari, chef du
département de philosophie à Vrindavan, Mathura, a parlé sur le sujet :
Le 26 juin un étudiant américain. Péter Hefferon, qui poursuit actuellement ses études en Inde, a parlé de ses expériences d'étudiant
en éducation.
Le 10 juillet Udar a commenté le mantra de la Mère, d'abord aux
étudiants du cours supérieur, puis au reste de l'école. Il a expliqué pourquoi ce mantra nous a été donné et tout ce qu'il signifie. Donné à tout le
monde dans le pays et se rapportant à la crise actuelle, le mantra est le
suivant :
"Seigneur, Vérité Éternelle
Permets que nous n'obéissions qu'à Toi
et que nous vivions selon
la Vérité."
Poursuivant son exposé Udar a lu ce que la Mère avait écrit à quelqu'un
récemment et qui s'applique à la situation actuelle :
"Tant qu'ils ne sont pas résolus à suivre la Vérité je ne puis
rien pour eux extérieurement. Pas la vérité telle qu'ils la voient
mais la Vérité telle qu'elle est. Pour pouvoir connaître la Vérité
il faut être sans préférences et sans désirs, et quand vous aspirez
à la Vérité votre mental doit être silencieux." |
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|
Men — Athletics. Total entries 144 from groups D,F,H, Captains
and Non group.
There were the usual Olympic events which drew much interest,
particularly the 100 meters dash. Included were the Decathlon and
Pentathlon.
There was, in addition, for the first time, a "Road Race" covering
the public roads, cross country, the Auroville sites etc., totalling a distance
of 8 miles. 37 members participated. The race was well organised and
was well received.
Debdas, who won the Sports Star last year, improved four Ashram
records and his own Decathlon record of last year.
In all, 5 Ashram records and 13 age group records were improved.
The Competitions concluded as usual with Relay Races, Tug-of-war
and Novelty races.
Women — Games. Total entries 111 from groups C, E, G and Captains.
There were tournaments in Basket Ball, Soft Ball, Hockey, Throw
Ball, Volley Ball, Hand Ball, Kabaddi and Football.
There were extra tournaments for the best players in Basket Ball,
Soft Ball and Volley Ball.
There was also the individual competition of Shooting into the
Basket in which there were 66 entrants.
Junior — Aquatics. 62 members of Group B participated, divided
into 6 Groups for Swimming and 5 for Diving. In this latter there was
much enthusiasm with 58 entries.
12 days practice was allowed before the competitions, which ended
as usual with Relay Races and Novelty Races.
Groups A1 & A2. — Gymnastics. 80 children participated, divided
into 8 groups.
This year, a new item "Group Marching" was introduced for 8 teams
of 10 each.
Younger Children — Games. All the children of A3, A4 and A5 |
Udar lut aussi ce que Mère lui avait dit, toujours au sujet de la situation actuelle :
"C'est parce que le monde entier est plongé dans le mensonge que
toutes les actions qui se présentent sont fausses, et cette situation peut
continuer pendant longtemps et causera beaucoup de souffrances au
peuple et au pays.
La seule chose à faire est de prier, du fond du cœur, pour l'intervention divine car c'est la seule chose qui puisse nous sauver. Et tous ceux
qui peuvent devenir conscients de cela doivent décider très fermement
de s'en tenir uniquement à la vérité et d'agir seulement dans la vérité. Il
ne doit pas y avoir de compromis. C'est très essentiel. C'est le seul moyen.
Même si les choses semblent aller mal et
être mauvaises pour nous, comme elles le seront à cause du mensonge qui prévaut
actuellement, nous ne devons pas nous laisser détourner de notre détermination
de nous en tenir à la Vérité.
C'est le seul moyen."
Le professeur M. Venkataraman a poursuivi ses conférences de mathématiques supérieures ; Arindam et Nirod ont continué les leurs sur Sri Aurobindo.
Éducation physique
Les activités de groupe ont été normales jusqu'au 31 mars. Le Ier
avril notre première saison a débuté par un défilé avec un message de la
Mère dont voici la traduction en français :
"Nous sommes à l'une de ces 'Heures de Dieu' où la base tout
entière est ébranlée et il y a une grande confusion. Mais c'est
une merveilleuse occasion pour ceux qui veulent faire un bond
en avant, les possibilités de progrès sont exceptionnelles.
Ne serez-vous pas de ceux qui profitent de l'occasion ?
A l'aide de l'éducation physique, préparez votre corps pour
ce merveilleux changement. Bénédictions." |
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|
participated. Games were arranged according to the capacities of the children—Kho-kho being introduced for the first time.
The 2nd Season was divided as follows :
Men
Women
Juniors
A1 & A2
A3, A4 & A5
— Gymnastics
— Aquatics
— Athletics
— Games
— Gymnastics
Men — Gymnastics. Total participants 107 from Groups D, F, H,
Captains and Non Group. Events were Olympic Gymnastics, Gymnastic
Tests and Weight Lifting.
The competitions lasted for 10 days after 21 days' practice and ended
with a display on the 2nd June. Olympic events were in Parallel Bars,
Horizontal Bars, Free Standing Exercises, Rings, Pommelled Horse,
Vaulting and Trampoline.
Women — Aquatics. Total entries 55 from groups C, E, G and
Captains.
Items were both standard and sub-standard. 18 days of practice was
permitted for the competitions which lasted 13 days and concluded with
Novelty Races. 2 Ashram records and 19 Age Group records were improved.
Juniors — Athletics. All 86 members of group B participated, divided
into 8 groups. Standard and "lead up" items formed the programme,
including Pentathlon. 3000 meters run was included for the first time.
There were 10 days of practice and 20 days of competitions ending with
Relay Races, Tug-of-War and Novelty Races.
9 age group records were improved.
Al 6s A2 — Games. All the 80 children entered games which included Basket Ball, Football, Throw Ball, Soft Ball, Kabaddi and Basket Ball Skill tests. A3, A4 6s A5 — Gymnastics. Total Entries 81 —divided into 9 |
Les activités ont été réparties de la manière suivante:
Hommes
Dames
Juniors
Enfants (groupes Ai &
A2)
Jeunes enfants
: athlétisme
: jeux
: sports aquatiques
: gymnastique
: jeux
Hommes — athlétisme. Il y a eu cent quarante-quatre inscrits venant
des groupes D, F et H, des capitaines et des sans-groupe.
Les épreuves olympiques habituelles ont été très intéressantes, notamment le 100 mètres de vitesse. Le décathlon et le pentathlon en faisaient partie.
Il y a eu en outre pour la première fois une épreuve de course
sur route'. Le parcours total de treize kilomètres comprenait des routes,
des passages à travers champs et à l'emplacement d'Auroville, etc. Le
nombre de participants était de trente-sept. La course, bien organisée,
a eu un bon succès.
Debdas, qui avait gagné l'Étoile sportive l'an dernier, a amélioré
quatre records de l'Ashram et son propre record du décathlon.
En tout, cinq records de l'Ashram et treize records de groupe
d'âge ont été battus.
Les concours se sont terminés, comme d'habitude, par des courses
de relais, la lutte à la corde et des courses de fantaisie.
Dame—jeux. Le nombre total d'inscriptions a été de cent onze
venant des groupes C, E et G et des capitaines.
Il y a eu des tournois de basket-bail, de soft-ball, de hockey, de
throw-ball, de volley-ball, de hand-ball, de kabaddi et de football.
Des tournois supplémentaires ont eu lieu entre les, meilleurs joueurs
de basket-bail, de soft-ball et de volley-ball.
Un concours individuel de lancer au panier a réuni soixante-six participantes.
Juniors — sports aquatiques. Soixante-deux membres du groupe B y ont participé, divisés en six groupes pour la natation et cinq groupes pour les plongeons. L 'enthousiasme a été grand pour ces derniers avec cinquante-huit |
groups. 3 weeks practice was permitted for the one week of competitions
ending with a pleasing display on the 1st July.
Exhibitions and Entertainments
On 27.3.71 our students staged a dramatised version-of the French
story "Le Petit Prince". (Saturday Programme)
On 3.4.71 The Technology students related their impressions of
their recent educational tour. (Saturday Programme)
On 17.4.71 the students presented a programme of prayers, songs
and play in Bengali.
An exhibition on "Un bond vers 1'Avenir", (a leap towards the
Future), was 'arranged by the children (11-14 age group) of pictures,
sketches, drawings and photographs, showing man's quest for the Truth
and the growth of the Ashram towards the Future. The exhibition was
open on 22, 23 and 25 April 1971.
On 26.4.71 there was a short play in Oriya on Konarak, the famous
Sun Temple of Orissa. It was repeated on 27.4.71.
On 22.5.71 our students presented a programme of Western songs
and instrumental music (flute and piano). (Saturday Programme)
On 31.5.71 Leela Menon gave a dance recital with the help of our
teachers. It was repeated on 1.6.71.
Our Science section celebrated the fifteenth anniversary of its new
laboratory building by arranging, on the 26 and 27 June 1971, an exhibition where students gave demonstrations in Biology, Botany, Chemistry
and Physics. This was much appreciated.
On 3rd July 1971, the children of our Primary Section exhibited in
their class room stalls of toys.
The Saturday Programmes, this quarter, included the Mother's recorded talk, stories by children in six languages including Sanskrit, a talk
on an aspect of Indian culture, a short exposition of Indian music with
demonstration on Sarod by one of our students.
The Art Section displayed some pastels by Amita, paintings by Arup
and Damodar. A few prints of Abanindranath Tagore's paintings were
also shown.
At the Library there were regular evening programmes of recorded
inscriptions.
Douze jours d'entraînement ont été accordés avant les concours qui
se terminèrent, comme d'habitude, par des courses de relais et des courses
de fantaisie.
Groupes Al et A2—gymnastique. Quatre-vingts enfants répartis en
huit groupes y ont pris part.
Un nouvel exercice de marche en groupe a été introduit cette année
avec huit équipes de dix enfants chacune.
Jeunes enfants —jeux. Tous les enfants des groupes A3, A4 et A5 y
ont participé. Les jeux étaient adaptés aux possibilités des enfants.
Le kho-kho a été pratiqué pour la première fois.
Pour la deuxième saison les activités ont été les suivantes :
Hommes
Dames
Juniors
A1 & A2
A3, A4 & A5
: gymnastique
: sports aquatiques
: athlétisme
: jeux
: gymnastique
Hommes — gymnastique. Il y a eu au total cent sept participants
venant des groupes D, F et H, des capitaines et des sans-groupe. Les
épreuves étaient la gymnastique olympique, les exercices gymnastiques et
les poids et haltères.
Les concours ont duré dix jours, venant après vingt et un jours
d'entraînement, et ont pris fin le 2 juin par une démonstration. Les
épreuves olympiques étaient les barres parallèles, les barres horizontales, les exercices à mains libres, les anneaux, le cheval d'arçon, la
voltige et la trampoline.
Dames — sports aquatiques. Au total cinquante-cinq inscriptions
venant des groupes C, E et G, et des capitaines.
Les épreuves étaient normales ou plus faciles. Après dix-huit jours
d'entraînement les concours ont duré treize jours et s'achevèrent par des
courses de fantaisie. Deux records de l'Ashram et dix-neuf records de
Page – 124 - 125
music, Indian and European.
Among the films we saw this quarter were Chhotto Jijnasa (Bengali),
A Man for all Seasons, 101 Dalmatians, Born to Sing, Anand (Hindi),
Satyakam (Hindi), Kenner, Interview (Bengali).
New Age Association
The twenty-third Seminar of the New Age Association was held on
the 25th February 1971. The subject selected by the Mother was :
"What is our ideal of integral perfection ?"
The Mother's own answer, which was read out at the beginning, was:
"Conscious union with the Divine."
Four members of the Association spoke on the subject. At the end
some extracts from the writings of Sri Aurobindo and the Mother, bearing
on the subject were read out.
Nature Cure Section
On 1.7.71 our Nature Cure section started the fourth year of its self
health-study classes in "Know Your Body from Within" and "Healing
from Within" with a new group of younger students and with the Mother's
Blessings.
General
Prithwin, one of our former teachers, who had gone to France on a
Government of France scholarship, was admitted to the doctorate of the
University of Paris, for his thesis on "Les écrits bengali de Sri Aurobindo",
the Bengali writings of Sri Aurobindo.
On 24.4.71 Nolini performed the opening ceremony of the Orissa
Guest House.
The third Orissa youth and students camp was held at the Ashram
groupe d'âge ont été améliorés.
Juniors—athlétisme. Les quatre-vingt-six membres du groupe B,
répartis en huit groupes, y ont tous pris part. Le programme comportait
des épreuves normales et des épreuves préliminaires ainsi que le pentathlon. La course de 3000 mètres a été introduite pour la première
fois. Il y a eu dix jours d'entraînement et vingt jours de concours,
terminés par des courses de relais, la lutte à la corde et des courses de
fantaisie.
Neuf records de groupe d'âge ont été améliorés.
Al et A2 —jeux. Les quatre-vingts enfants ont tous participé aux
jeux qui comprenaient le basket-bail, le football, le throw-ball, le soft-ball, le kabaddi et les épreuves d'adresse de balle au panier.
A3, A4 et A5—gymnastique. Quatre-vingt-une inscriptions au total,
réparties en neuf groupes. Trois semaines d'entraînement ont été allouées
avant la semaine unique de concours, aboutissant le Ier juillet à une démonstration réussie.
Expositions et spectacles
Le 27 mars les étudiants ont présenté une version scénique du "Petit
Prince", (programme du samedi)
Le 3 avril les étudiants du cours de technologie ont raconté leurs
impressions du voyage éducatif qu'ils ont fait récemment, (programme du
samedi)
Le 17 avril les étudiants ont présenté un programme en bengali
comportant des prières, des chansons et une pièce.
Une exposition de peintures, de croquis, de dessins et de photographies a été organisée par les enfants de il à 14 ans sous le titre : "Un
bond vers l'avenir". Elle montrait l'homme à la recherche de la Vérité
et le développement de l'Ashram vers l'avenir. L'exposition a été ouverte
les 23 et 25 avril.
Le 26 avril une petite pièce, en oriya, a été donnée sur Konarak, le
fameux temple du soleil en Orissa. Une deuxième représentation en a
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under the joint
auspices of Sri Aurobindo's Action and
Navajyoti Karyalaya from 24 to 31 May 1971. Nearly 70 boys and girls from different
colleges of Orissa joined the camp. Nolini inaugurated the camp and
among those who addressed the camp were Pradyot, Udar, Chhotenarayan,
Sisir, Madhav Pandit, Kishore Gandhi, Ravindra, Kireet, Kittu, Nirod,
Arindam, Navajata, A. B. Patel, Ramakrishna Das and others.
The camp was a success.
Visitors
On 20-21 March 1971 a party of students from "World Campus
Afloat" (U.S.A.) visiting Madras, for whom, besides a programme of
Indian music, talks on Sri Aurobindo by Arindam and Norman were
arranged.
On 24.6.71 K. K. Shah, Governor of Tamil Nadu and Shrimati
Shah.
New Publications
Sri Aurobindo — The Mother
La Madre (Italian)
Thoughts and Aphorisms
The Mother — Conversations
Satprem — Yoga Integral (Italian)
été donnée le lendemain.
Le 22 mai nos étudiants ont présenté un programme de chansons
occidentales et de musique instrumentale : flûte et piano, (programme
du samedi)
Le 31 mai Leela Menon a donné un récital de danses avec le concours de nos professeurs. Une deuxième représentation a eu lieu le Ier juin.
Notre section scientifique, célébrant le quinzième anniversaire du
bâtiment du Nouveau laboratoire, a organisé les 26 et 27 juin une exposition où les étudiants montraient des expériences de biologie, de botanique,
de chimie et de physique. Elle a eu beaucoup de succès.
Les enfants de la section primaire ont exposé dans leur classe, le 3
juillet, des étalages de jouets.
Les programmes du samedi ont compris, pendant ce trimestre, des
causeries enregistrées de la Mère, des histoires écrites par les enfants en
six langues, dont le sanscrit, une causerie sur un aspect de la culture indienne, un court exposé sur la musique indienne fait par un de nos étudiants avec démonstration sur le sarod.
La section d'art a exposé des pastels d'Amita, des peintures d'Arup
et de Damodar. Quelques reproductions de peintures d'Abanindranath
Tagore ont été aussi exposées.
Des séances régulières de musique enregistrée indienne et européenne ont eu lieu à la Grande bibliothèque.
Parmi les films que nous avons vus pendant ce trimestre nous citerons:
Association du Nouvel Âge
Le vingt-troisième séminaire de l'Association du Nouvel Âge a été
tenu le 25 février. Le sujet choisi par la Mère était :
"Quel est notre idéal de perfection intégrale ?"
La réponse de la Mère, lue au début, a été :
"L'union consciente avec le Divin."
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Quatre membres de l'Association ont parlé sur ce sujet. A la fin on
a lu des extraits d'écrits de Sri Aurobindo et de la Mère se rapportant à
ce sujet.
Section de cure naturiste
Le Ier juillet commençait pour cette section la quatrième année de
classes d'auto-observation de santé : "Connaissez votre corps du dedans"
et "Guérison du dedans", pour un nouveau groupe d'étudiants. La Mère
a donné ses bénédictions.
Général
Notre ancien professeur Prithwin, qui a été en France comme boursier du gouvernement français, a passé son doctorat de l'Université de
Paris en soutenant sa thèse sur les écrits bengalis de Sri Aurobindo.
Le 24 avril Noiini a procédé à l'inauguration de la maison d'accueil
d'Orissa.
Le troisième rassemblement de jeunesse et d'étudiants d'Orissa
a eu lieu du 24 au 31 mai à l'Ashram, sous les auspices réunis de Sri
Aurobindo's Action et de Navajyoti Karyalaya. Près de soixante-dix
garçons et filles de différents collèges d'Orissa ont participé au rassemblement. Noiini l'a inauguré et, parmi ceux qui ont pris la parole, nous citerons : Pradyot, Udar, Chhotanarayan, Sisir, Madhav Pandit, Kishor
Gandhi, Ravindra, Kireet, Kittu, Nirod, Arindam, Navajata, A. B. Patel,
Ramakrishna Das. Le rassemblement a été un succès.
Visiteurs
Un groupe d'étudiants du "World Campus Afloat" (U.S.A.), en
escale à Madras, est venu les 20 et 21 mars. On a organisé pour eux, outre
un programme de musique indienne, des causeries sur Sri Aurobindo
par Arindam et Norman.
Le 24 juin nous avons reçu K. K.Shah, gouverneur du Tamil Nadu
et Shrimati Shah.
Page – 130

|
Model of "Matrimandir", Auroville |
Maquette du "Matrimandir", Auroville |

|
General view of the chosen model of "Bharat Nivas", Auroville |
Vue générale de la maquette choisie pour le "Bharat Nivas", Auroville |
Page – I

|
"Last school" under construction at Aspiration, Auroville |
La "Dernière école" en construction à Aspiration, Auroville |

|
K.K.Shah, Governor of Tamil Nadu, visit to Auro-Orchard, Auroville |
K. K. Shah, gouverneur du Tamil Nadu, visite Auro-Orchard, Auroville |
Page – II

|
Brahmananda Reddy, Chief Minister of Andhra Pradesh, visit to Sri Aurobindo's Samadhi |
Brahmananda Reddy, Ministre en Chef d'Andhra Pradesh, au Samadhi de Sri Aurobindo |

|
K.K.Shah, Governor of Tamil Nadu visit to the Ashram School |
K.K.Shah, gouverneur du Tamil Nadu visite école de l'Ashram |
Page – III

|
"Un bond vers l'avenir" exhibition at the school by children |
Exposition "Un bond vers l'avenir" présentée à école par les enfant |
Page – IV

|
Amal Kiran's talk to the students |
Conférence d'Amal Kiran aux étudiants |

|
"Le Petit Prince", a playlet in French |
Représentation du "Petit Prince" |
Page – V

|
"Konarak", an Oriya play |
"Konarak", pièce de théâtre en Oriya |
Page – VI

|
"Corner-House" Anniversary |
Anniversaire de "Corner House" |
Page – VII

|
Games: Kabaddi competition |
Jeux: Concours de Kabaddi |

|
Athletics: Relay race |
Athlétisme: Course de relais |
Page – VIII

|
Road Race |
Course sur route |
Page – IX

|
Group B: Novelty race |
Groupe B: Course de fantaisie |

|
Men: Novelty race |
Hommes: Course de fantaisie |
Page – X

|
Brooklyn Estate, Nainital, where Sri Aurobindo lived in May, 1901 |
La propriété Brooklyn, Nainital, où
|
Page – XI

|
"New Creation" |
"Nouvelle création" |
Page – XII